Tu me sers à rien.
par lolmaquerelle
– Je sais pas quoi faire, dis-moi quoi faire toi t’es bonne là-dedans, donner des conseils pis je sais pas autant que j’ai envie de le voir autant je sais pas moi. Aide-moi.
– Ben ça sert à rien que tu le revois.
– Ok si on se met à penser à tout ce qui sert à rien à soir ou en général on vaut pas grand chose. En tant que tel je suis remplaçable en crime si on se met à penser à ça. Boire ta bière ça sert à rien, parler à des inconnus saouls ça sert à rien, mettons ce soir ce qu’on a fait qui servait à quelque chose c’est des moyens de transport.
– Pis chanter. En tout cas, je trouve que le revoir ça sert à rien, t’as quelqu’un, y’a quelqu’un, vous avez quelqu’un. À vous tous vous êtes genre une petite famille.
– Ok fak toi tu le reverrais pas?
– MAIS POUR FAIRE QUOI.
– Je sais pas, moi j’ai pas dit que ça servait à rien de le revoir j’ai pas besoin de me justifier.
– Ok. Allez vous regarder cochon avec un thé qui sert d’alibi entre vous deux, après ça rentre chez vous retrouver ton quelqu’un d’autre pis prends 2-3 heures à être bizarre pis à te faire demander par ton quelqu’un qu’est-ce que t’as pis feel bad jusqu’à ta douche du soir pis endors-toi encore un peu bizarre de l’avoir vu, le lendemain ça va déjà aller mieux sauf si vous faites un move pis que finalement vous necker, là c’est plus compliqué ça prend genre 2-3 jours s’en remettre, mais la troisième journée tu y penseras presque pu, sauf si vous continuez de vous écrire là vous poussez votre luck parce que je sais que les deux vous êtes bien avec votre quelqu’un, sauf que je sais aussi que vous êtes du genre à vous écrire des lettres genre à la main parce que vous pensez que vous avez quelque chose que personne d’autre a sauf vous. L’affaire en commun avec les gens qui se veulent, c’est qui pensent que personne d’autre est capable de se désirer autant. C’est là que je dis que ça sert à rien de le revoir, parce que tout le monde le feel c’te p’tit rush d’adrénaline-là.
– Y’a pas de café-prétexte là… On veut juste prendre de nos nouvelles.
– Tu veux aller voir si y te retourne tes regards, that’s it. Il vient de t’offrir l’opportunité de replonger dans des sentiments de marde dont t’as pas besoin pour avancer. Sa soeur va bien, tu le sais, t’as pris de ses nouvelles v’là six mois. T’en as pour quelques jours à t’en remettre de cette invitation-là, mais tu vas pas y penser longtemps. Ça va revenir mettons si tu retournes chez tes parents pis que tu trouves une vieille lettre. Y’a des affaires que tu peux garder pour toi aussi là. T’es pas obligée de dire à quelqu’un : «j’ai pensé à toi» quand tu penses à la personne. Un «j’ai pensé à toi» ça équivaut à dire dire : «Une chance sur deux que j’ai pensé à toi pour vrai comme ça par hasard, l’autre chance sur deux c’est que je pense à toi tout le temps pis là je te le dis juste comme ça d’un coup que toi too». Ça sert à rien rien rien. Quand j’avais 8 ans je pensais aux collants que le dentiste allait me donner quand j’y allais pour mon nettoyage, maintenant je pense que la fille a vraiment noté tout ce que je disais dans ma fiche la dernière fois parce qu’elle se souvient quel pic j’ai monté en Gaspésie y’a deux ans. Les affaires auxquelles on pense changent, pis c’est tant mieux.
– Fak le reverrais-tu?
– Personnellement, oui.