Vive les boni-bonheur

par lolmaquerelle

Salut ça va? Bon on va passer ce boute-là y’est plate. Tu me demandes ce que je pense que ton dude, je vais te le dire honnêtement, ce que je pense de ton dude, je t’aime (je te le dis tout de suite au cas ou mon ton deviendrait sec et tranchant pendant la rédaction de mon message et que là tu te dirais : Coudonc a m’aime-tu pu?).

Le problème avec ce gars-là, je dirais, c’est qu’il s’attend toujours à ce qu’on lui remette un prix, genre voilà, bravo, tu te connais mieux, tu as bien fait ton travail sur toi-même, voici un boni-bonheur. Pourtant c’est niaiseux, y’a rien de tangible dans le fait de se sentir bien et je comprends mal pourquoi on serait obligé de toujours bien se sentir peu importe quoi mettons y’a des fois que ça vient de plus loin que le bout de notre nez, on se sent pas bien, la pression atmosphérique, whatever ça fait qu’on respire mal pis tout le reste dégringole, mais cette journée-là y’a pas grand boni-bonheur qui se passent de père en fils. Cette journée-là en valait pas la peine? Fuck off. Le boni-bonheur, c’est un genre de bien-être tangible, l’impossible à atteindre. La dernière fois où j’ai été heureuse mettons au complet sans qu’il y ait personne à côté de moi je parle, sans que personne soit là pour me regarder me sentir bien, j’ai même pas de preuve que je me sentais bien à ce moment-là, mais moi je le sais, ça compte pareil….. Ben y’avait personne pour me donner un boni-bonheur. 😦 Too bad. J’étais sur mon vélo, je revenais de travailler, ça a duré environ 32 minutes. Sérieux je pense que ça a valu la peine. Ça faisait longtemps que j’avais pas eu ce 32 minutes-là, même genre un petit 5-10 par ci par là c’est plutôt rare, je pense que 32 minutes au complet ca datait du temps où ma gardienne me laissait regarder KM/H après Histoires de filles. Après mon 32 minutes de ride de vélo, je suis arrivée chez moi et j’avais juste des Raisins Brand à manger, j’étais toute seule, personne avec qui aller dépenser mes boni-bonheur accumulés pendant ma ride de vélo… non c’est pas comme ça que ça fonctionne, sauf qu’on dirait que ton petit cabochon pense que oui. Sorry, moi j’aime tellement ça être avec toi, j’ai de la difficulté à pas l’insulter quand je pense que lui essaie toujours de peser le pour et le contre d’être avec toi.

C’est que des fois on se réveille un jour en plein après-midi pis on sait plus trop où on est, on sait plus trop ce qu’on fait, on sait plus trop qui qui est là. Ça, c’est rushant. On l’a un peu senti venir la veille en se couchant, mais on espérait que le lendemain ce serait mieux, mais finalement non, ayoye, fait chier. On est là pis on s’amuse (euphémisme en crisse) à matcher toutes les personnes qu’on connait par deux pis on se rend compte qu’on est le odd number t’sais. On essaie de boire beaucoup de café pour se pomper le courage, mais c’est une journée où nos yeux s’ouvriront peut-être même pas au complet avant 9-10 heures le soir. Ça arrive mon bébé, ça arrive, arrête de chigner, lève ton cul, va prendre une marche, on est des animaux, pas dans le sens «Je suis une tigresse ROAR», dans le sens lève ton cul va prendre une marche, je viens de le dire y’a rien à ajouter.

Ce que j’essaie de dire, c’est qu’il est gentil, ton dude, sauf que faudrait qu’il arrête de penser que y’a juste lui qui ressent des petits bad trips récurrents quand il pense à l’avenir ou au passé, ou whatever, des petites palpitations même juste quand quelqu’un checke nos shoes trop longtemps. Ça arrive pis c’est correct, c’est juste qu’il faudrait qu’on recommence à avoir huit ans, mais sans cesse. Quand j’avais huit ans j’aimais un gars qui s’appelait Rémy, j’ai eu un toutou pour ma fête, j’y ai donné son nom, jamais jamais jamais jamais je me suis dit que j’étais malade mentale à cause de ça. Quand j’avais huit ans, j’aimais danser, je mettais de la musique et je dansais, jamais je me suis dit que quelqu’un pouvait me voir pis que ce serait bizarre. Quand j’avais huit ans je m’enfermais dans la chambre de mes parents pour me parler dans le miroir et je faisais semblant de m’interviewer moi-même à la télé au sujet ma récente découverte; le patatico (c’était une patate crue épluchée que j’avais dans les mains). Ma mère m’entendait, elle continuait de couper ses patates. Quand j’avais fini de manger ma patate crue, je retournais en demander un autre bout à ma mère, elle m’en donnait un autre, je retournais m’interviewer (ouin…). Quand j’étais contente, je sautais partout, quand j’étais triste, ben je pleurais, quand j’étais semi-triste, ma mère me disait va te coucher, t’es fatiguée, quand j’étais semi-heureuse, ben j’allais cogner chez mon ami pour dire des jokes avec lui pour être un peu mieux. Des fois on courait chacun notre tour sur le tapis roulant de son père, pis on se disait qu’on venait de perdre 300 calories à deux pis là on s’obstinait sur quisser qui avait couru le plus longtemps. Ça m’occupait, ça faisait du bien. Personne me donnait de boni-bonheur et j’en n’attendais pas.

C’EST QUAND QU’ON S’EST MIS À ATTENDRE DES BONI-BONHEURS ???????????????? Je le comprends ton dude, mais ça me fait chier de le comprendre. Quand je te parle dans ma tête, j’appelle ton dude le MOJITO, genre de drink à menthe sucrée qui se prend pour un autre pis qui est rempli d’eau à moitié. Ben non c’est niaiseux je l’haïs même pas pour vrai, j’aime full ça les mojitos, mais ça me SAOULE. Ok non j’arrête, je sais que tu l’aimes pour vrai, genre le vrai amour qu’on débattra pas ici parce que ça pendrait quatre ans, le temps qui faudrait pour que t’arrêtes de l’aimer pour vrai pis que s’installe le confort calme et sécuritaire, ayoye j’en reviens pas même quand j’essaie, j’arrête pas d’être méchante. Je le connais même pas Mosquito pis tant mieux si tu dis que y’est smatte, mais j’ai souvent envie d’y dire : «Hey dude ramasse tes crottes ensemble (traduction libre) pis laisse-le reste du monde tranquilos.» Mais ce serait super bizarre que je lui écrive parce que quand même faudrait pas que quelqu’un lui remette sous le nez qu’il est pas pire entrain de faire des affaires pas fines même si tu t’acharnes à me dire que c’est un gentil t’sais. Ok j’arrête.

Or; ce que je te conseille, c’est ceci :

Fais-toi imprimer une shit load de boni-bonheur qui pourraient ressembler au  croquis que je viens de te faire ci-bas. Lorsque Mojito fait quelque chose de gentil, donne-lui un boni-bonheur et prends-toi-en un que tu garderas dans ton journal intime ou peu importe. Quand il est méchant, prends-lui-en un, mais ne le garde pas, ça voudrait dire que lorsqu’il est méchant, tu accumules toi-même les boni-bonheur, ce qui n’est pas vrai. BRÛLE LES BONI-BONHEUR QUE TU LUI RETIRES EN CAS DE MÉCHANCETÉ. Ennnnsuiteeee, quand les boni-bonheur sont écoulés, vous verrez que vous avez tous les deux le même nombre de boni-bonheur et qu’ensemble, vous en avez vraiment vraiment beaucoup et que vous en auriez eu encore plus à deux s’il avait pas fallu que tu brûles ceux que tu as brûlés parce qu’il était méchant. Il va peut-être finir par comprendre.

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Ayoye c’est tellement bon, bouge pas je vais chez le notaire m’épouser.