Le merveilleux monde de l’improvisation.
par lolmaquerelle
L’histoire avec 29 fins. La trentième vaut vraiment la peine.
ÎLE ET AILE se sont rencontrés à une soirée d’impro tout ce qu’il y a de plus ordinaire comme soirée d’impro. Ça, ça veut dire, trois-katt bonnes impros (une border sentimentale, deux-trois vraiment drôles pis ton joueur préféré t’a pas déçu dans une impro où il jouait un prof de corde à danser).
À la fin du match, quelques blagues qui devraient pas être ries le sont parce que le match prend place dans un bar ousser que les café Baileys font effet (haha qui qui prend ça à une game d’impro lève la main, je le marie). En tout cas, Île et Aile restent après la partie parce qu’on est entre Noël et le jour de l’an et que sérieux le 27 décembre, fuck y’a pas grand chose à faire (c’est une ligue de garage, pas dans un Ciigep), ils prévoient peut-être frencher chacun de leur bord, mais ça si c’est le cas, je suis pas au courant. Aile, c’est ma bonne amie, pis Île ben on l’haït déjà parce qu’il a reçu l’étoile du match et on l’a vu dans une seule impro drôleslashbonne max, on se dit que c’est sans doute le favori du public et nous ben on trippe pas mainstream-impro.
La soirée dérape un peu parce que toute l’équipe reste finalement et le public aussi Oh Boy les cafés Baileys rentrent au poste, on a même pris des shooters de Sour Puss tant qu’à y être (ça c’est peut-être vrai). Le monde d’impro ça fait toujours des concours de c’est qui le plus drôle, même quand le match est terminé. Quand ils dansent : jokes, quand ils vont fumer : jokes pour le reste du monde sur la terrasse, quand ils sont dans le taxi : joke pour le chauffeur, quand ils se cruisent : si tu réponds à mes jokes, on se rappelle demain. Ils font les pires grimaces que t’auras jamais vues, mais sont vraiment polis quand tu les présentes à tes parents. Des affaires de même d’improvisateurs.
Bref Île fait de l’impro, pas Aile, mais Aile répond aux jokes ENWEYE S’EN ‘A PO PEUW, quand elle boit elle parle fort, quand elle rit, elle se pitche fort la tête par en arrière et/ou fort par en avant, elle se «fond dans la masse improvisatrice» comme on dit toujours (quand on boit des cafés Baileys).
Lorsqu’une des amies de Aile se pousse vers deux heures du matin avec le meilleur ami de Île pour aller mieux s’entendre parler de l’ensemble des évènements ayant menés à la révolution bolchévique de 1917 tranquilles, Île et Aile se ramassent pas tous seuls pentoute parce que la soirée est pas terminée, mais utilisent ce prétexte-là pour se dire salut sans se le dire vraiment. «Ouin qu’est-ce que tu penses qu’ils s’en vont faire?» qu’elle lui demande. COQUINE. Île se fait pas chier, ni une ni quatrecinq, il essaie l’embrasser. Elle se recule, mais pas trop quand même y’est cute. «Je sais même pas ton nom», qu’Aile dit, «Comment tu aimerais que je m’appelle?» qu’Île répond. Elle met même pas un petit lol dans ses yeux et décide qu’il s’appelle Éric, kin toé. La nuit qui vient, ils se lanceront les phrases suivantes dans l’ordre comme dans le désordre :
«Tu embrasses vraiment bien pour un gars»,
«Je veux bien aller dormir chez vous, mais je dois partir tôt demain, je travaille»,
«Si tu veux pas rester, trouve-moi pas des défaites»,
«Mets ton manteau, ça me turn on les manteaux d’hiver»,
«T’es tu plus café ou jus d’orange»,
«Je m’imaginerais jamais finir avec quelqu’un qui soit plus jus d’orange»,
«Je suis très mêlé ces temps-ci, tu me pognes pas dans un bon moment»,
«Regarde donc ça, je viens de vérifier mon horaire, je travaille pas demain finalement»,
«Encore»,
«Plus fort»,
«Boumachikawakachikawakachikaboum»,
«Hen, Hen»,
«Oh yeah»,
«Fuck on est bien»,
«Je te jure oui il était pas plus gros que ma main quand mes parents l’ont acheté, on l’a nommé Mano»,
«Je sais pas comment réagir à ce que tu viens de dire»,
«Ça paraît»,
«Shit oui, comme ça, oui»,
«Bye, bonne journée».
Première fin.
Après cette nuit-là ordinaire pour du monde d’impro, c’est là que le fun arrive vraiment parce que là, le match est fini, mais la game commence (OHHHHH SHIIITTT trop bon). Île et Aile se recroisent pas tout de suite à l’école (ça viendra plus tard, là c’est les vacances de Noël je l’ai dit tantôt). Île capote pas tant à l’idée de revoir sa Lady Marmelade, mais il dit pas non, mais il dit pas oui, Île joue la carte du Guide Touristique, ça, ça veut dire : «Ce soir, bien sûr que non je ne peux pas te voir, mais il y a une superbe expo au Musée de la civilisation! Je te suggère fortement d’y aller avec tes colloques». Aile ne veut pas aller au Musée de la civilisation avec ses colloques, alors, elle relance des invitations à qui mieux mieux. Île reste sur ses positions de pas trippeux sur Aile, mais tente une autre carte, celle du : LonelyCocooningGoodGuy, ça, ça veut dire : «Ah je fais pas grand chose ce soir, probablement écouter 19-2 sur tou.tv, c’est mon émission favorite, je te la conseille fortement!»
C’est pas qu’Aile est pas vite vite, ça fait juste un bail qu’est céli, elle a envie d’encore dire boumachicawakachikawakachikaboum, that’s it (trop pas that’s it, mais c’est ce qu’elle dit).
En toué cas, Île disparaît dans la brume, jusqu’à la rentrée en janvier et là PLAN SÉQUENCE DE 15 MINUTES SUR UNE TUERIE À L’ÉCOLE… non, désolée Île, tu peux pas jouer dans ton téléroman favori, y’a pas de casting pour le LonelyCocooningGoodGuy là-dedans. À la rentrée, ils se croisent à l’école, elle dit salut vite vite parce qu’elle a pas envie de plaquer dans le cou, GoodGuyFinishedWithCocooning vient lui dire plus que salut parce que c’est GoodGuy. Après ça, elle revient chez elle et parle de la rencontre fortuite à ses colloques qui oublient de lui dire que ça change absolument rien à l’histoire qu’ils se soient revus et qu’il lui ait parlé «genre 5-10 minutes», alors elle décide de lui réécrire le vendredi suivant (maudite technologie). Aile lui donne son numéro de téléphone en indiquant qu’elle aimerait bien qu’il l’utilise (haha non je pense qu’elle a compté sur lui pour lire entre les lignes, GoodGuyReadingBetweenTheLines).
BEN SURPRISE GÉNÉRALE, il l’a UTILISÉ (le #)!
Ils se rejoignent en quelque part avec leurs amis respectifs; Aile en a deux, Île en a un, Aile a peut-être l’impression d’avoir gagné, ça aurait été mon cas tka…………………. ……… ……………. ………………………
Les choses se passent pas pentoute. Cela pour trois raisons principales :
- Aile a bu pour se détendre, Île la size trop pas…
- Leurs amis respectifs se semi-pognent sur ce qu’est le théâtre de nos jours…
- Sa petite sœur est venue le rejoindre en fin de soirée, elle aussi avait bu, mais c’est elle qu’il a ramenée à maison.
Somme toute une belle soirée (c’est ce qu’elle dit).
Après ça, ils se revoient à une autre soirée d’impro, elle rit fort dans la salle quand GoodGuy se trompe sur la date de la chute du mur de Berlin pour qu’il l’entende… se pousse sans dire bye à GoodGuy, parce qu’elle veut se faire courir après…
Île la retexte pour lui demander pourquoi elle est partie sans lui dire bye…
Aile répond pas parce qu’elle veut se faire courir après …
Île écrit sur son wall l’explication à son erreur de mur de chute de whatever…
(Oui oui, boring de même, mais n’abdiquons pas! Vive l’acharnement!)
Aile répond à son post…
Ils se revoient à l’école….
Aile le réinvite à utiliser son numéro…
Île le réutilise…
Ils prévoient une date pour boire du vin dans un lit…
C’EST LÀ que la TRENTIÈME FIN ARRIVE OH OUI. Aile n’assume plus de le revoir seul à seule à seuls. Aile organise un party chez elle pour pas avoir à affronter le seul à seule à seuls.
Aile, le rendez-vous approchant, l’avertit.
Île répond : «On va laisser faire, j’essaie d’arrêter de fumer».
(!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!)
Cela dit, Aile n’abandonne pas complètement (rendu là, je vous l’accorde, ça vaut pas tant le boumachikaboum), elle délaisse complètement son orgueil vers 2 :00 (AM) lorsqu’elle lui texte, en ultime tentative: «Booty Call» (!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!). Y’a ben des estiks de limite au monde de l’improvisation que je me dis, mais Aile ne pense pas ça à ce moment précis de sa vie, en fait, je doute qu’elle songeasse à quoi que ce soitasse. Message auquel il n’y a, heureusement, finalement, agréablement, jamais eu de réponse.
Si tu lis ça GoodGuy, je veux que tu saches que je sais que tu n’as pas arrêté de fumer.
Photo : Christian Quezada