Le moins pire saut avec les moins pires blessures.
par lolmaquerelle
Je t’écris quelques phrases toi l’enfant que j’aurai, je sais que c’est bizarre, mais j’ai le goût de te parler (ayoye on dirait que j’ai déjà entendu ça en quelque part, ça sonne vraiment bien).
Salut mon enfant, c’est moi, môman. Tu me dois le respect mon petit moron tu vas m’écouter là môman parle. Haha je te niaise babylove tu peux parler tu peux dire tout ce que tu veux c’est important que tu parles faut pas tout garder pour soi sinon ça fait des caries (c’est pas vrai, mais le shit des bonbons non plus faque), TU DOIS TE CONTRAIRE-D’INTÉRIORISER. Aller, parle-moi, pendant ce temps-là môman va aller frencher ton pére parce que y’est swell en bitch mon doux si tu savais. Je l’ai choisi ton pére, je le trouve sexay ton pére, excuse-nous han si on aime ça faire des trucs juste tous les deux, c’est pas qu’on t’aime pas, au contraire, t’es comme le prolongement de cet amour-là qu’on se porte, t’es un beau projet qu’on fait ensemble à toué jours, mais te regarder comme ça parler, grandir, cheminer, ça me donne envie de frencher ton pére tu comprends. Je vais te conter notre histoire quand même poche tu vas voir, tu seras peut-être pas ému, mais c’est ça la vie mon babylove, c’est un peu décevant, surtout quand tu vas catcher que ton pére pis ta mére sont pas des superhéros genre que des fois je te mens oupsy sorry, mais profites en bien du temps que tu t’en rends pas compte que môman te ment, profites en oh oui profites en. Aussi la vie c’est doux par bouts, profites en de ça profites du vent tiède dans ton pyjama quand tu viens de prendre ton bain.
Ton père je le trouve correct beau en général (la semaine) mais mettons quand il sort de la douche pis qui sent le savon doux je le trouve beau x192, mais faut qu’il se place les cheveux pour sortir de notre maison parce que les adultes sont de même y’inventent des règles de marde qui créent un beau gros fossé entre le fun de semaine pis le fun de fin de semaine. Le fun de fin de semaine ça ça veut dire quand ton père se fait pas la barbe pis qu’il me laisse lui passer la main din cheveux, ça c’est le fun de fin de semaine. Avant que tu viennes au monde, c’était toujours le fun de fin de semaine, même la semaine, pis des fois en public je pognais le pénis à ton père sans que personne s’en rende compte, même si c’était pas la fin de semaine parce qu’on sortait de chez nous même la semaine je te jure on faisait ça. On se levait vraiment tard la semaine pis ton père faisait du drum sur mes fesses c’est pas une métaphore, il faisait boum tsikaboum tsikaboum tsikaboum sur mes fesses pis je faisais rien d’autre que de trouver ça parfaitement ok. Des fois fallait aller travailler ou aller à l’école et on disait POURQUOI FAUT TOUJOURS SE LEVERRRRR en faisant un peu semblant de pleurer.
Il y a de cela ben longtemps, ben ben ben avant que t’arrives dans ma vie, j’écoutais des films en pyjama chez mes parents ou bedon au cinéma pour cinq piasses. Ouais, ça coûtait cinq piasses aller écouter un film au cinéma. Je regardais des films avec le vieux Ryan Goslinne et quand je dis des films, je veux dire un film en particulier qui parle d’un livre d’amour faque je me sentais pas quétaine d’aimer ce film-là parce qu’il était une référence à un bijou de la littérature, même l’auteur avait un nom anglais 😮 . Je revenais chez nous, je montais dans ma chambre, j’écrivais des affaires de même dans mon journal intime :
«Un jour, moi aussi un gars m’aimeras[sic] telement[sic] qu’il me forcera à le quitter pour mon bien, un jour, moi aussi un gars crira[sic] à la lune qu’il est fou de moi.»
Bon je voudrais que tu saches que personne a jamais fait ça sauf mettons ceux qui me donnaient des frissons pendant 5 menutes max et COUP DE THÉÂTRE je ne suis pas morte à l’intérieur. C’est correct de s’imaginer le love d’une certaine façon, mais penser que c’est pareil pour tout le monde, que y’a des bons et des moins bons loves, ça relève un peu du principe de race aryenne. T’apprendras ça de manière pédagogique en secondaire 5, pis si j’ai ben faite ma job, tu trouveras ça horrible comme principe.
À un autre moment de ma vie, encore ben ben ben ben ben avant que t’arrives, je m’imaginais que je te verrais jamais la face parce que tous les gars que je rencontrais me donnaient des frissons pendant cinq menutes max comme je viens de dire ou bedon me donnaient pas de frissons pantoute. Ou me donnaient de la grosse chaire de poule dirty dirty, mais souvent ça c’était juste quand j’attendais à une lumière pis je voyais un gars l’autre bord de la rue avec des belles grosse cuisses dans ses pants cigarette. Dans ce dernier cas, je repensais aux petits botches qui me servent de papattes pis j’oubliais la belle grande asperge l’autre bord de la rue tu comprends, même si tu le sais j’ai toujours adoré les beaux légumes verts.
Plus tard dans ma vie, encore faaaawwwkiinnnnn’ longtemps avant de faire ta connaissance, j’ai rencontré mon best friend. C’est là que peut-être deux fils se sont touchés dans ma tête. C’est vraiment fuck top rencontrer quelqu’un à qui tu peux tout dire, des fois t’exagères sur les affaires que tu lui dis pis y dit : «T’es pas obligé de tout me dire». Mon best friend-chummé-en-crime j’ai pas commencé en y disant tout, mais je le testais tranquillement, mois après mois, année après année, pis y réagissait jamais plus qui fallait, jamais exagérément, j’ai compris que c’était un signe. Faut dire que lui too me disait des affaires quand même fuckées, mais quand on compare on se console qu’on dit, ben mettons qu’entre nous on se consolait pas mal. Y’est vraiment «pas-toute-là» mon best friend, mais je le suis quand même pas pire aussi. Je vais te parler de nous deux ok parce que je t’ai dit que j’allais te parler de ton pére pis ben mon best chum, c’est ton pére, m’en va te parler d’un temps où on pensait même pas un peu à toi pis que c’était correct aussi parce que l’avenir est incertain pis qu’on trouvait ça mainstream avoir des kids. C’était pas vraiment juste pour ça, mais si tu lis ça un jour, je veux pas que tu saches que t’étais vraiment pas désiré.
Mon best friend y’est drôle en sale, mais quand on est ensemble y’est drôle différent de quand y’a du monde, c’est ok me semble que l’inverse serait un peu triste, si mettons y’était toujours entrain d’essayer de faire un spectacle devant le monde pis qu’avec moi il serait juste ben fatigué de ces shows-là je dirais wohh calme-toi, garde-moi s’en de tes sweetest jokes, les meilleures jokes qu’il fait anéwé je trouve que c’est quand on est juste tous les deux, mais ça c’est personnel là il peut pas vraiment faire une joke qui a besoin de deux-trois ans de contextualisation au monde de ma job.
Quand je lui parle ma voix est vraiment plus douce, mais je fais même pas exprès, aye ok faut que je te dise ça: J’ai pas toujours trouvé ça full évident à vivre le choix de rester auprès de mon best friend, mais je voudrais te dire aussi que chaque jour où je savais qu’il m’attendait dans mon lite, j’ai été contente d’aller le rejoindre. Pas contente genre siffloter en courant, sauf contente un peu à l’intérieur genre que ça me fait pas chier d’aller me coucher, genre pas chier pentoute, genre j’me couche en même temps que lui la plupart du temps pis je le gosse un peu quand on est pas fatigués en même temps parce que je veux qu’on se couche en même temps ben ouais j’pas idéale comme best friend, mais je pense pas que y’aie des best friends idéaux tu vois. Ça existe pas comme.
Mon best friend c’est cool parce que des fois je dis : «Ok parfait on va faire ça ok parfait mais là voyons comment ça qu’elle répond pas voyons ok je vais essayer de la rappeler toi vas voir par là-bas fuck penses-tu qu’elle a pris le métro ok je vais la texter toi pendant ce temps-là appelle sur son cellulaire de maison ouin haha ok non je voulais dire sur son téléphone de maison, appelle-la et si ça répond passe-la moi, mais comment ça t’es encore là, va voir là-bas si elle est arrivée d’un coup qu’elle a pas pris le métro finalement !!»
Il reste là, me regarde me dit: «T’es stressée pour rien là».
Je respire un peu, je souris je réponds: «T’as raison».
Aussi mon best friend ce qui est cool c’est que y’est vraiment vraiment gossant vraaaaiiimment, mais pas tant que ça. C’est cool parce que je peux tout lui dire, mais aussi parce qu’on peut tout faire ensemble, nos activités sont pas toujours obligées d’être in. On aime surtout ça faire des trucs ensemble, relaxes, en riant pis en découpant du carton de lait pour faire des cartes de Noël sans trop polluer. On n’a jamais envoyé de cartes de Noël à qui que ce soit, mais on passe des soirées de même à faire des projets sans boutes, on n’attend pas toujours une fin pour pouvoir mieux commenter. On cherche pas à faire la narration mentale de notre histoire, on est pas un estique de film. Le temps passe pis on s’en rend pas compte, on a jamais parlé d’une fin comme une éventualité. Souvent j’ai eu des doutes parce que je croisais une belle grande asperge au coin d’une rue ou bedon je revoyais des gars qui m’avaient fait la chaire de poule pendant cinq minutes pis je me disais que me semble ils m’avaient fait la chaire de poule plus que cinq minutes je me convainquais que je manquais de quoi t’sais en restant chez nous en bobettes avec ton pére à manger notre sorte de chips préf.
Y’embarque pas toujours dans mes délires pis j’embarque pas toujours dans les siens, on passe du temps ensemble pas toujours de qualité, mais ce que je veux te dire c’est que quand quelqu’un te coupe le souffle, souvent, c’est parce qu’il est entrain de t’étrangler. Haha. Il m’a jamais coupé le souffle, il m’a toujours aidée à mieux respirer, à prendre des grands respires, il me fait souvent le bouche à bouche hihihihihi hohoohohoh. Y GOSSE EN CRISS pis des fois j’ai l’impression qu’on parle pas la même langue, mais c’est comme quand quelqu’un te fait chier en char, t’as le choix de faire de la rage au volant pis de tout décrisser autour de toi, ou de te dire qu’idéalement si t’as pas de maladie mentale demain tu y penseras même pu. Des fois faut être le premier à mettre un genou à terre, mais faut que tu te dises que c’est pas un combat de c’est qui le plus fort, vous êtes dans la même équipe, pis c’est fucké parce que t’as eu mettons quelques heures pour choisir de faire le saut avec lui, pis après ça tu passes ta vie à te dire que t’as fait le bon choix, le bon saut, la moins pire débarque, quelques bleus sué genoux au lieu d’une épaule qui se disloque à vie tout le temps tka t’as compris.
Trouve-toi une gurd ou un boy ou quelqu’un qui se définit pas par son entre-jambe aussi ça existe, trouve-toi quelqu’un ou pas, je m’en fous, je veux juste que tu vois jamais la fin comme une option peu importe tes choix. Des fois tu subis aussi, mais ça c’est une autre lettre en kekport sur le blog que môman a écrit à temps perdu en se cherchant des projets d’artisse. J’espère que ça t’aura jamais nuit à l’école que môman parle de se faire passer le doigt sur internet.
Si tes amis te niaisent avec ça, dis-leur d’aller se faire passer le doigt, ça va les calmer.
Je suis sous le charme! Quel texte! ça me rejoint tout à fait. Bravo!
L’amour décortiqué en petits moments de la vie quotidienne. ¨Ca fait réfléchir à cet amour fou dont on rêve et l’amour juste à côté de nous.
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