Une histoire de métro ou de déshonneur ou de bassiste je sais pas. Une histoire cheap en tka.

par lolmaquerelle

Son apparition
Au début on savait pas trop comment se placer on était tous seuls depuis tellement longtemps chacun de notre bord, on savait pas trop t’sais j’avais une sacoche que je mettais à côté de moi dans le métro pis là d’un coup y’est apparu à côté de moi, c’est bizarre, avoue. Pas bizarre pas-correct, mais bizarre dans le sens yo t’es assis à la place de ma sacoche pis t’es pas un sac à dos, t’en as même pas l’air, t’as deux bras pis une jambe aussi haha non c’est pas vrai y’a deux jambes.

Comment je fais mon métro
D’habitude aussi dans le métro pour pas me rendre compte qu’on est des êtres humains serrés les uns sur les autres sans notre total consentement, je me concentre sur mes cuticules. J’ai les plus beaux cuticules de l’île, je pense, sont full bien rentrés par en-dedans pis si METTONS advienne que j’ai du vernis ben j’te jure, Beaubien-Snowdon y’a pas grand couleur qui résiste à mes palpitations d’agoraphobe en voie d’être avouée.

Le petit train-train
Faque là c’est ça, du jour au lendemain y’était là, à côté de moi avec ses deux jambes fonctionnelles, j’avais pas à le porter, j’avais même pas à lui parler si ça me tentait pas, il dépendait pas de moi non plus, il faisait ses propres affaires style-métro sans mon approbation, il changeait sa musique tout seul comme un grand j’ai pas à me plaindre. L’affaire c’est que si l’envie me pognait de sortir quatre stations trop tôt parce que je feelais pas de l’entassement, fallait que j’attende quelqu’un, c’est ça le bizarre dans l’histoire, mais pas bizarre-pas-correct, un bizarre quand même cool même si je pouvais pus juste me pousser pis me concentrer sur les marches que j’avais à monter avant d’arriver à mon bel air frais d’amour.

Petit train va loin en bitch
En tout cas, c’était fucké y’était à côté de moi dans le métro c’est ça que je dis, il était là, il était là aussi quand je prenais mon café, il était là aussi quand je me changeais de vêtements mettons, brossais les dents tka hygiène t’as compris y’était toujours là. Aussi y’était là quand j’allais prendre un verre avec mon ancien coloc il saluait aussi mes amis dans la rue, j’allais travailler, il était là lors de mon départ, même qu’il me disait bonne journée. Toujours toujours autour le gars je te dis. J’étais pas contre je t’avertis. Je revenais d’une fin de semaine toute seule sans lui à côté de moi et j’avais l’impression qu’on avait traversé un nouveau millénaire un sans l’autre que ça avait été le bug de l’an deux mille sans les lunettes cheaps, j’allais le rejoindre où y’était pis je disais :
Aller rembarque, reprends ton bord on continue, j’ai failli suffoquer le temps que t’étais pas là on recommence pu ok ? Il disait : Non non inquiète-toi pas. Je disais : Notre enfant avec tes gros yeux de vache et moi quand j’étais jeune je frisais elle va être belle en bitch.
Il disait que quand je parlais de notre enfant je shakais un peu pis je le regardais pas dans les yeux je comprends c’est stressant un enfant, quand même moins que le métro mais presque autant, la différence c’est que je peux pas sortir plus tôt avec le babe faut que je fasse la run au complet je peux pas descendre en plein milieu, prétexter la suffocation, c’est sans doute pour ça que j’ai pas fait le pacte des yeux en parlant de notre enfant en tout cas on continue.

Comment on faisait notre Métro
Rendus à l’épicerie, il était là encore et c’est pas un caissier de profession, non, c’est un prince de profession, il était là avec moi parce qu’il avait faim, comme moi, ayoye on était trop pareils wow quand j’y pense, voyons pourquoi je deviens sarcastique tout à coup ok j’arrête c’est pas un texte funné. Il m’aidait à choisir notre avocat, le meilleur pour la meilleure qu’il disait c’est quétaine, j’aime ça, on l’était tout le temps souvent pis on prenait du melon d’eau pour dessert parce que c’est mon dessert préféré, les chips vinaigre balsamique aussi, mais ça, c’était un jour sur deux faut alterner t’sais jeunes gens dans la fleur de sel.

Mes soins capillaires
Il était tellement tout le temps là que j’avais pas le choix de me mouiller les cheveux quand je prenais ma douche avec lui sinon je les aurais jamais mouiller, je serais la fille avec les cheveux les plus secs sur la terre, j’aurais aimé ça rester cute tout le temps, mais il m’avait vue les cheveux mouillés au début pis y’avait rien dit faque j’avais répété l’expérience.

L’amour par extension (pas extension pour cheveux, les soins capillaires c’est juste en haut).
Quoi d’autre ah oui il parlait à mes parents de façon quand même relaxe, il vouvoyait encore mon père, pas ma mère, j’ai jamais su pourquoi faut tu que je m’inquiète coudonc bof j’y penserai en temps et lieu là je suis pas mal sûre que c’est ni un ni l’autre. C’est hot des parents hot, pis c’est hot d’emmener quelqu’un chez vous qui sait parler pis qui leur fait une démonstration de son don acquis de la parlure c’est hot aussi de voir la face de tes parents quand sont contents que quelqu’un de respectable prenne soin de toi de façon respectable, ils pensaient même pu que ça pouvait arriver pis là quand ça arrive pis sont émus ça fait que c’est beau pis le fun en même temps. ->Beaun.

L’amour 2.0
On se prenait en vidéo des fois un pour l’autre. Filmez vous les uns les autres comme je vous ai filmés qu’on dit ben c’est ça on se faisait des vidéos on était de notre temps en temps. On disait : Montre-moi ta chambre, Montre-moi le paysage, T’es niaiseux enlève tes doigts de ton nez, c’est pas très princier comme comportement! (Ouais bofffff cette partie est plate un peu je vais la skipper parce que j’ai pas de supports visuels c’est long comme bout.)

La portée dans le temps
Bon, après un certain temps on se câlinait autant, oui oui, mais pas de la même façon, tellement pas de la même façon que je dirais qu’on se câlinait différemment. T’sais, je sais, ce sont des affaires normales que je dis là, quand on s’est câliné tellement d’une certaine façon, cette façon devient ternie un peu, elle perd de son SPÉCIAL. De son PREMIERS TEMPS, ahhh toujours se référer aux premiers temps d’une relation faut tu être attardé estique. Dans les premiers temps de ma relation avec mon grand-père il me donnait une piastre pour que j’aille au dép m’acheter 100 bonbons à une cenne je suis tu toujours entrain de lui en parler non, j’en suis revenue pourquoi je reviens pas des autres premiers temps de ma vie ayoye j’ai des premiers temps issues. Je sais tout ça. Qu’on se le tienne pour dit, je SAIS tout ça. Maintenant que cette connaissance/conscience-là de ma part est établie, la suite.

L’amour norm-core
Et là ben j’ai vu un gars qui jouait de la basse dans un show.

L’amour norm-core (suite)
Ouash han que j’ai écrit cette phrase-là, je suis mon propre interlocuteur pis je me juge vraiment en la relisant, je suis horriblement décevante, je suis tellement dans la masse. Les gars qui jouent de la basse, c’est moi ça, c’est tout-à-fait moi, je perds tous mes moyens devant un EP de groupe émergent je suis la grande populasse, je suis la pire plèbe, je voudrais jamais avoir écrit cette phrase concernant le gars à la basse mais c’est fait je dois assumer, le gars à la basse a vraiment existé je l’ai regardé baiser sa basse sur le stage en m’imaginant que c’était moi, on dira ce qu’on voudra c’est vrai que les bassistes c’est les fuckés, il baisait vraiment sa basse, oui ok j’ai beaucoup d’imagination, mais lui y’a aussi vraiment du culot din culottes. Il est venu me voir après son petit spectacle de musique avec son EP dans le sourire même si mon prince était à côté de moi. Je suis allée sur la fanpage du groupe en cachette en arrivant chez nous, ben voyons donc je fais donc ben pitié comme fille.

Le monde sur les paquets de clopes
Mon prince disait toujours que fumer ça allait me tuer, comme le monde sur les paquets de clops (aye inter-titre vraiment original) je disais : Ben non inquiète-toi pas je reviens. Avoir su ce que ce soir-là ma clope allait NOUS tuer je pense que j’aurais jamais touché à la nicotine genre comme dans l’effet papillon la première puff que j’ai prise dans ma vie j’y retournerais pis j’y cracherais dans la face (à la clope). Mais non l’effet papillon c’est un film, ma vie à moi, c’est pas un film, je suis UNE dans la FOULE d’autre comme moi, petite parmi les autres comme moi, je suis UNE parmi LES, chaque jour le monde ordinaire comme moi pis moi on se rejoint pas mal toujours aux mêmes heures dans des endroits confinés, conventum de gens ordinaires vers 8:00 dans le métro c’est beau à voir.

Une puff qui tousse
Je suis allée fumer des clops une coupeule de fois chez le gars avec sa basse dans ma face, même si des fois elle était rangée je l’imaginais quand même entre nous deux, on s’est regardés cochons tellement longtemps que j’ai fini par mentir à tout le monde. Je disais : Reviens-en de sa basse! C’est mon ami, c’est tout! On a le droit d’avoir des amis! Calme-toi voyons t’es ben parano! Il va pas bien ces temps-ci, il dit qu’il a besoin de moi! Ben oui je l’aime encore, mais c’est pu comme au début…

Sa disparition
J’ai laissé tomber mon prince pis mes principes pour une basse cheap. Non, je pense pas que c’était une basse cheap, je peux pas dire qu’elle était cheap non, même si je voulais je pourrais pas, je connais pas ça pentoute les basses, si j’avais à en magasiner une j’irais genre sur radioshack.com, c’est dég je sais. Je me donne le bénéfice du doute sur la cheaperie de la basse, mais le reste je sais que ça accotait pas mal le ratio cheaperie du Rossy ou des magasins à cossins comme ça. J’entre des fois en ayant besoin de rien, pis j’achète toujours quelque chose même si c’est juste un paquet de gommes, je veux quand même aller voir si y’ont pas du nouveau stock à m’offrir. M’offrir? Ben non je paie. Après l’épisode de mon bassiste que j’appelle Rossy maintenant dans ma tête, ben mon prince, y’est parti, y’était pu jamais là, jamais jamais là. Maintenant je cours pour sortir du métro souvent, parce que je suffoque en maudit ces temps-ci, mais c’est niaiseux si j’attends quelqu’un.  Y’a personne, Rossy y’est parti en tournée des bars à côté de chez lui et y’a oublié de m’inviter une coupeule de fois depuis que j’y ai acheté un paquet de gommes.

Vidéo important

En plus j’ai même pas eu d’autographe 😦 . (AYE TANT QU’À ÊTRE DÉGUEUE ALLONS-Y)