L’histoire qui a failli en être une.
Des fois, quand on a envie d’être avec quelqu’un à tout prix, on en fait en maudit des affaires bizarres et LÀ je parle même pas de mon amie qui, ben sua brosse a écrit à un beau gars dans son cours qu’elle avait hâte de rencontrer ses parents (elle pensait qu’en supprimant les courriels Facebook de son côté, ils se supprimeraient du sien, NÉNÉ don’t do this at home les enfants, elle a une pression dans la poitrine chaque fois qu’elle y repense). Je parle d’affaires qu’on ferait pas en général dans la vie, d’affaires qu’on dit juste pour pas rien dire. D’affaires qu’on se convainc même si c’est niaiseux, parce qu’on veut y croire coûte que coûte pis aussi parce que ben ça fait quelque chose à raconter pis ÇA c’est NICE. Raconter quelque chose, c’est NICE. Passe-moi le micro, faut que je conte de quoi. C’est comme quand quelqu’un te demande si ça va bien dans ton couple pis au lieu de répondre juste oui mettons, t’essaies de penser à quelque chose qui t’a un peu gossé v’là deux semaines parce que tu penses que c’est trop plate si tu réponds juste oui.
MAIS LÀ L’AFFAIRE NICE AVEC FRÉQUENTER QUELQU’UN c’est que y’a toujours quelque chose à raconter, un petit papotage, un petit penses-tu que, un petit je suis sûr que, un petit moi je dis que. ÇA c’est cool. Ça occupe l’esprit, on se rend triste pour une niaiserie, dans ce temps-là c’est cool parce que si on est du genre à parler pour rien dire ou bedon se concentrer sur des affaires tristes parce qu’on aime ça faire pitié, c’est pratique.
J’aimerais parler de la fois que j’ai failli fréquenter quelqu’un. Cette fois-là, est vraiment originale et même si j’ai juste failli fréquenter quelqu’un, ça m’a fait de quoi parler pendant au moins trois mois parce qu’on a failli se fréquenter pendant au moins trois mois, c’est pas rien comme semi-fréquentation. J’ai eu la chance d’en parler dans différents soupers, même quelques un des chums de mes amies proches étaient au courant parce que leurs blondes disaient : «Attends, on va lui demander, il doit le savoir, y’est un gars».
Finalement personne sait jamais rien on est jamais plus avancé parce qu’on se parle jamais directement parce que pour pas avoir de peine on parle en énigmes pis ben ceux autour de toi qui suivent l’aventure décrochent un peu parce qu’ils sont tannés des énigmes, mais toi tu t’entêtes à jouer la devinette.
PARLANT DE DEVINETTE, en avant-première :
La fois que j’ai failli fréquenter quelqu’un.
Ça a commencé, j’étais dans un cours à l’université et mon cell était sur vibration, ok je vais peut-être pas dire tous les détails, mais celui-ci me semble tout de même important. Or donc, vibration, c’est ma bonne amie Joke (presque son vrai nom) qui me texte :
Joke :
Aye, pourquoi tu
sors pas avec Banane
Tremblay déjà??
Banane Tremblay, c’est pas presque son vrai nom, mais on utilise des noms codés pour parler d’une fréquentation, faque imagine pour parler d’une presque fréquentation t’sais.
Là moi je réponds à mon amie Joke :
Moi :
Ben parce que
je sais pas c’est qui,
Banane Tremblay.
J’étais dans un cours faque j’étais curieuse, mais j’avais pas tant envie de texter parce que là si un moment donné j’avais une mauvaise note et que j’allais voir le prof, je voulais pas qu’il me regarde en riant dans sa barbe pis qu’il me dise: «Ouin, mais je t’ai vue texter dans mes cours». Affaires de même.
Alors mon amie renchérit :
Joke :
C’est un ami de
Frito Lays. Je l’ai
rencontré à matin,
y’a l’air sweet pis
y’est vraiment ton
genre. Les deux
vous venez de la
même place c’est
bizarre que tu
l’aies jamais vu.
LÀ ma curiosité était piquée pour le vrai parce que Frito Lays, c’était le chum de Joke faque je me disais que la possibilité de sorties à quatre m’intéressait en pas pour rire. T’sais si lui comprenait pas mon sens de l’humour ben y’aurait au moins ma bonne amie Joke pour lui montrer le chemin vers le fait que j’exagère pis j’ai toujours exagéré pis je vais toujours exagérer. Pis que C’EST BEN CORRECT QUE J’EXAGÈRE.
Alors ça reste de même après l’accusation de pourquoi faire je sortais pas déjà avec Banane Tremblay. Deux semaines plus tard, je vais voir un show avec Joke pis mon ami Banane (quoi ça existe deux personnes qui s’appellent pareil dans vie, bon dans une histoire aussi). Pendant la première partie du spectacle je regarde un beau grand brun avec les cheveux un peu humides sué tempes parce que même si y fait moins 30 dehors, dans les petits bars où se produisent les musiciens qui ont pas encore fait 8172 fois leurs trois tounes ben il fait toujours TornadoTemperature. Des fois, j’ai l’impression qu’il me regarde itou, le beau grand brun, mais bon bref, je vais pas faire semblant qu’il y a du suspense, entre le premier pis le deuxième show, j’en parle à Joke pis elle me dit : «Ben c’est lui, c’est Banane dont je te parlais!» On peut pas aller proche pis qu’elle nous présente parce qu’elle lui a déjà dit salut, ça ferait bizarre, il faut donc trouver une autre méthode pour initier le Hellooo Youuuuuuuu. Deuxième partie du show finie, je me rends compte que je suis pas folle, il m’a checkée lui avec, moi au moins j’étais positionnée de façon à ce que j’avais pas l’air stalkeuse, lui avait pas cette chance, STALKEUX.
Après le show je dis à mon ami Banane qui connaît Banane Tremblay : «Viens, on va lui dire bye». Il dit : «Ok» (pas ben ben jasant mon ami Banane dans c’t’histoire-là). Alors je réfléchis pas trop et ça donne ÇA :
Banane Tremblay : Salut, Banane!
Mon ami Banane : Salut, Banane!
Moi : Salut, Banane!
Banane Tremblay : Ah Eh Oh Eh Ah, désolé, je t’avais pas saluée, mais Eh Ah Eh je t’avais remarquée.
Moi : Ok.
Je me retourne de bord, j’sac’ mon camp.
Joke : Bye, bye là!
Joke me sert le bras, on marche full vite pour s’en aller de lui, on a la défaite qu’il fait moins 30, yes! Fuck off. Mon ami Banane s’allume une cigarette, j’attends qu’on soit rendus plus loin et là BOUMCHAKALAKA.
Moi : MOMAILLE GOD IL M’A DIT QU’IL M’AVAIT REMARQUÉE MOMAILLE GOD.
Joke : OUI J’AI ENTENDU MOMAILLE GOD.
Mon ami Banane : …
Moi : MOMAILLE GOD SAVEZ-VOUS S’IL DIT ÇA À TOUT LE MONDE? GENRE TOUTES LES FILLES QU’IL RENCONTRE? C’EST TU UN HOSSETIQUE DE PLAYER? Y’AIME TU LES FILLES OU BEDON LES GARS AH Y’AIME LES GARS PIS IL M’A REMARQUÉE GENRE J’AI UN STYLE QUI LUI PLAIT?
Mon ami Banane : …
Moi : BEN LÀ TU LE CONNAIS ALLER DIS-LE MOI IL ME NIAISE TU?
Joke : Bahahahhahahaaha!
(T’sais quand je disais que j’exagère tout le temps pis qu’il faut qu’il y ait quelqu’un qui sait que j’exagère pis qui prend ça à la légère.)
Mon ami Banane : … Ben là, je sais pas moi, c’était genre mon ami au secondaire. Y’est pas gai.
Moi : Ahhhh laisse donc faire, m’a m’arranger toute seule. Bon votre bus est là, CIAO.
Joke : Hey on s’appelle demain on en reparle!
Moi : Yes!
Pendant que je me rends chez nous, je reçois ça :
Joke :
Pis là, tu vas
faire quoi?
Moi :
Laisse-moi y
réfléchir.
Ayoye c’est tellement long le début de notre quasi-relation j’en reviens pas comment c’est long pour une relation qui a jamais existé. En tout cas je continue.
Ce à quoi j’avais réfléchi, ben c’était à l’ajoutement (ajoutation?) sur Facebook et je l’avais fait pour lui signifier mon intérêt. Y’a eu par la suite, les conversations un peu poches mais excitantes qu’au lieu de dire : «On a chatté» on dit : «On a parlé». Attends je vais copier-coller un exemple :
Ahh non je suis allée chercher nos conversations, non, je vais pas faire ça, ça laisserait ben trop entrevoir ma vulnérabilité mettons quand je dis : «Salut, l’épicier de profession» vue qu’il travaille comme commis dans une épicerie. Ouash pourquoi personne m’a jamais dit de juste fermer ma gougoune y’a tellement personne qui se parle de même dans la vie, moi la prochaine fois que je rencontre un gars j’aimerais ça que ce soit genre dans une ligue de soccer amicale genre qu’on commence notre relation en se donnant des coups de coude dans le ventre, tout le reste c’est de la bullshit. En 6e année, mon amie pitchait des roches au gars qu’a l’aimait, that’s it, c’est de même que ça fonctionne. Le gars l’a aimée jusqu’en secondaire 2.
En tout cas, le gars (Banane Tremblay, épicier) avait l’air de quand même aimer ça, mes calls poches, sauf que les deux on voulait pas avoir l’air trop intense faque on disait juste : Tu fais quoi en fin de semaine? T’as fait quoi aujourd’hui? C’est drôle parce que cette nuit, j’ai rêvé que… (BLABLABLEUUUHHH)
Un moment donné, je l’ai invité à voir un show en disant ça :
Vas-tu voir **** *** ****?
Il a répondu : C’est où?
J’ai répondu : Sala Rossa, je dis souvent ça vraiment vite pour faire comme si je parlais italien, ça pis Pepperoni.
Il a dit : Moi too!
On s’est rejoint là-bas sans plus de préambules. Moi, j’étais allée avec d’autre monde parce que je savais pas si «moi too» ça voulait dire qu’il venait pis aussi je me disais que je voulais pas que ça fasse trop date. Finalement, y’était là, c’était super le fun comme soirée sauf que y’est parti sans me dire bye. C’est ben sûr que moi je me disais qu’il m’avait trouvée laide, mais non quand je lui ai demandé des explications (sans trop insister, quand même wohh j’pas accro) il a dit qu’il travaillait tôt le lendemain… Beoooonnn ok…
J’ai demandé à mon ami Banane quoi en penser et il m’a répété qu’il se tenait avec le gars au secondaire. Faque là on ajoute deux autres semaines de pas-fréquentation à l’histoire de pas-fréquentation jusqu’à ce que je lui donne mon numéro parce que je me dis que malgré toute sa bizarreté, y’est smatt pis beau pis drôle. Il me texte! Yes! Faque là on lâche Facebook pis on se met sul texte, mais ça donne rien de ben ben plus pour être honnête. Sauf un moment donné, quand il est en entrevue à la radio avec un autre membre de son groupe de musique (ouais quand même… I knoww… yeah yeah you knowww), un des membres du groupe fait un jeu de mots douteux avec mon nom de famille quand ils parlent d’une toune d’amour faque là je me dis ben voyons???????????? J’AI UNE IDÉE : je lui écris une énigme pour qu’il sache que j’ai écouté l’entrevue à la radio. Il répond : Nice!
Moi je me dis : Nice, y’a compris mon énigme!
On rajoute deux semaines à la pas-fréquentation pis là finalement il me texte une réelle invitation un certain soir, je décline l’invitation parce que c’est loin et tard, il me dit qu’il est déçu, je suis mal à l’aise, on se reparle pas. Deux semaines plus tard il me demande si je suis partie en voyage, je dis : Non? Pourquoi? Il accuse mes photos Facebook… je dis : OK.
C’est presque fini ma longue histoire courte.
Six mois plus tard, Banane Tremblay pis Frito Lays (chum de Joke) se retrouvent à prendre une bière ensemble. Ils papotent de tout et de rien, puis enchaînent sur le sujet de Moi. Banane Tremblay avoue à Frito Lays qu’il avait jamais catché que j’étais intéressée à lui. J’avais fait trop de devinettes, trop d’énigmes. En même temps, il se trouve niaiseux aussi. Ils nous traitent de nonos. Quand Frito Lays me raconte ça, je nous trouve aussi très nonos.
***
Je me flatte la bédaine en écrivant cette histoire. Et oui! Je vais bientôt donner naissance à notre deuxième enfant. On part en voyage humanitaire toute la famille ensemble avec le groupe de musique de mon mari, Banane Tremblay, d’ici Noël. Un an après toute cette histoire, on s’est revus, on s’est aimés tout de suite… BEN NONNNNNNNN rien pentoute.
Je l’ai jamais revu, je lui ai jamais reparlé.
C’est vrai qu’on l’a été, nonos. On avait tellement peur d’avoir l’air de celui qui quêtait qu’on a même pas pensé que l’autre comprendrait pas où on voulait en venir. Les deux on s’est dit que l’autre avait autre chose de mieux à faire, ailleurs, sans nous, pis au lieu de se dire qu’on avait rien à perdre, on s’est trouvé niaisieux chacun de notre bord.
C’est plate de même! Ça se peut même pas, tapper à l’ordi en se flattant la bédaine, t’aurais du t’en douter.