Un message de quelqu’un qui vous veut du bien.

par lolmaquerelle

Salut,
on est des adultes pis on est entrain d’apprendre à parler une nouvelle langue han, celle du laisser-aller pis du tact? Tka. Dans mon cas, l’apprentissage est sul break plus souvent qu’autrement, mais je suis pas contre l’idée. Je devrais sûrement t’inviter à prendre un café pour qu’on se parle avec des mots sophistiqués empreints de sagesse, sauf que je pense pas que t’aies plus envie que moi qu’on aille prendre un café ensemble, même si dans une autre vie on aurait pu être copines peut-être, le fait reste qu’en ce moment, des amis on en a déjà en masse toutes les deux, chacune de notre bord. Je veux pas qu’on soit amies, si ça peut te rassurer. Je veux qu’on se parle entre brights.

Y’a plein d’affaires qui nous lient une à l’autre, malgré nous, je pense. Ah oui, à tout moment de ce courriel-là, tu peux arrêter de lire si tu juges que je te prête des intentions. C’est vraiment pas mon intention de te prêter des intentions. J’aime ça garder mes intentions pour moi la plupart du temps, surtout que c’est toujours l’intention qui compte pis j’ai besoin de toutes mes intentions possibles en fin de session. Lol. Non je suis pas le genre de fille qui dit lol, je suis surtout ben stressée on dirait.

Je sais pas trop par où commencer. C’est tough parce que d’habitude je suis ben du genre yeah life is life. Ok ça veut rien dire être du genre life is life. Ce que je veux dire, c’est que je suis ben du genre tout le monde a ben le droit de faire ce qu’il veut chacun fait des affaires pis fait de son mieux pour tirer son tit boute à la courte paille. Ouais. Sauf que là. Ça se corse, pis c’est pour ça que j’ai pensé t’écrire. Je pense qu’on est deux personnes ben bright pis que y’a moyen qu’on se parle, justement.

Je l’aime. Ouais. Je l’aime depuis un bon bout déjà. Ouais. Avec toute le reste qui vient avec là. Aller au marché Jean Talon avec lui le dimanche pis lui faire une place dans mes tiroirs chez nous, si tu veux savoir. Pour qu’il se laisse trainer chez nous, qu’il s’installe dans mes affaires. J’ai comme aussi imaginé notre appart, mais ça c’est plus personnel. Je te dis ça parce que je pense que tu dois le savoir. Je suis rendue là dans mes pensées. On est rendu là en fait, lui pis moi. Les deux ensemble.

On se connaît pas beaucoup faque je vais te le dire, d’un coup que tu penses que je suis un robot. Ben c’est pas le cas. Moi aussi, j’en ai un ex. Y’est super fin pis smatt, pis beau. On est chanceux parce que pendant au moins deux ans après qu’on se soit laissés, on a rencontré personne qui valait vraiment la peine qu’on switche du jour au lendemain faque on a pu se laisser comme il faut, sans drame, avec des rechutes, des chicanes, des réconciliations. Ouin un peu de drame finalement. Sauf que je dis qu’on a été chanceux parce qu’on a pu prendre notre temps pour tailler sur mesure une belle place à l’autre dans notre nouvelle vie qu’on se forgeait en veillant toujours un peu un sur l’autre, de loin. En veillant sur l’autre par message texte genre. Somme toute, ça s’est bien passé. Même qu’il était à ma fête cette année pis tout le monde trouvait ça full normal. J’étais vraiment contente parce que c’est un peu ça qu’on souhaite tous, évoluer entourés des personnes qui ont été importantes dans notre vie et pouvoir continuer d’être là pour eux aussi.

Tu dois me voir venir avec mes grands sabots de Denver. Mon but c’est vraiment pas de te faire la morale ou ben de te dire de te tasser. Non, honnêtement non. Je sais ce que ça implique de mettre tout son cœur sur la table, je sais ce que ça implique de concessions, de dévoilement, de travail sur soi. Je sais que c’est épeurant de remballer son cœur pis de repartir avec. Je sais aussi que ton cœur, y’est en peinture sur tous les murs de sa maison, que ton cœur, c’était un jour ce qu’il avait de plus précieux, que ton cœur et son cœur ont tout essayé pour battre à l’unisson. Ayoye c’est tellement pas de mes affaires, excuse-moi. Jamais je te le jure, jamais je vais essayer de décrocher tes cadres, jamais je te le jure je vais essayer de lui faire oublier le tout de vous autres qu’il traine encore avec lui. Ça me regarde pas, c’est vos affaires pis c’est correct. Limite si j’étais pas dans la situation dans laquelle je suis je trouverais ça beau votre histoire. Dans le temps qu’on se datait il s’ouvrait un peu à moi concernant tout ce gentil que vous avez vécu ensemble. Là pour des raisons nobles on garde nos secrets d’ex respectueusement dans des modules de rangement dans nos têtes pis c’est correct qu’on se les partage pu sur notre desktop amoureux.

Je sais pas où tout ça va nous mener pis ce serait niaiseux que j’essaie de t’expliquer des trucs que tu comprends déjà, mais je voulais prendre le temps de t’écrire au moins ça. Juste de même. Pour que tu vois les mots que j’utilise, pour que tu sentes que je suis parlable. Si t’as pas senti ça, je te le dis clairement, je suis simple pis parlable. On peut se dire salut, on peut se sourire, on peut se regarder quand on se croise chez vos amis que j’apprends à connaître, tranquillement. Y’a personne de pressé. Y’a personne qui cherche à remplacer personne. On essaie juste de continuer notre chemin de maganés en s’alliant de personnes qui nous inspirent, qui nous donnent envie de plus grand, qui nous donnent envie tout court alors qu’on avait perdu l’envie depuis tellement longtemps. C’est là que j’en suis avec lui. Pis si lui implique lui avec toi dans son passé, c’est ben correct. Sauf que l’affaire c’est que lui implique aussi de plus en plus moi dans le présent. Je prends pas la place que t’as laissée, je prends ma place à moi. Une place qu’il m’offre pis que je veux prendre de plus en plus. Je pense honnêtement qu’on aime pas le même gars anyway.

On se prendra sûrement jamais par le coup ben s’a brosse en se disant qu’on s’aime ou peut-être que oui, mais pas tout suite sinon ce serait pas senti ni très sain. L’important c’est juste qu’on se prenne pas à la gorge. Prendre par le cou….. prendre par la gorge….. Lol. Ah désolée j’ai encore dit lol, j’t’encore nerveuse.

Si ça t’intéresse pas, mon offre de saluts, mon offre de sourires, mon offre de gentillesse en général, t’as le droit aussi. Je t’oblige pas à me considérer, je t’oblige à rien. On va continuer nos affaires de notre bord, fais les tiennes du tien. Sauf que les êtres humains ont ça de beau pis de commun qu’ils évoluent pis souvent ça leur fait fluctuer les idées. T’écrire aujourd’hui c’est genre l’affaire la plus mature que j’ai fait depuis que j’ai donné l’ensemble de mes avoirs au téléthon Opération Enfants Soleil quand j’avais huit ans. Y’a quand même un popire gap entre mes deux actions sages enregistrées jusqu’ici dans ma vie. En gros, j’essaie pas de faire ma smatt. Je veux juste que tu saches que si jamais l’envie de te pogne de me dire coucou un moment donné random, je vais te répondre pis je trouverai pas ça bizarre que ça te pogne tout à coup.
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Pis les affaires que tu dis dans mon dos, même si t’as de la peine, c’est pas fin. Arrête. Je suis pas fâchée. Mais arrête.