Histoires parallèles fuck fuck.
par lolmaquerelle
J’avais un trop plein pis je me suis étendue sur mon lite comme une grande pour prendre des respirations chose que j’oublie souvent de faire des respirations, une après l’autre, des respirations. Des fois je me dis que c’est niaiseux qu’on oublie de respirer pis quand je me dis ça, je pense toujours aux Filles de Caleb, je les imagine respirer vraiment longtemps sur le balcon après le souper. Comme si y’avait rien d’autre à faire, je sais pas trop. Après mes respirations importantes pour la survie de mon espèce de bien-être que j’essaie d’acquérir, j’ai décidé d’appeler ma cousine, j’ai appelé ma cousine d’abord parce que je l’aime et aussi parce qu’elle est genre un petit ange oui je sais, c’est cliché, mais elle s’appelle Catherine et je l’appelle Cath et tout le monde qui l’a connue un jour même une seconde je dirais dans sa vie sait que Cath, c’est pas vraiment une fille, c’est plus comme Cath l’ange blond courtois et poli et d’une intensité remarquable; elle est tellement souvent émue qu’elle garde toujours une main sur sa poitrine, en cas d’émotion. Je te le jure, presque.
Cath, je l’ai toujours trop aimée. Je l’ai trop aimée dès qu’on me l’a mise dans les bras celle-là, je sais qu’on aime souvent rapidement les bébés à ce moment-là, de la prise dans les bras pour la première fois, on se prend à croire pour eux un avenir doux et majestueux avec plein de fins de journées sur le balcon à prendre des grandes respirations, mais c’est une autre affaire dont on se reparlera plus tard. Dans mon cas de ma rencontre avec Cath, j’avais six ans et je me souviens que je l’aimais déjà plus que tous les autres et je me dis que peut-être même que les autres bébés qu’on m’a mis dans les bras après ça dans ma vie, j’ai juste reproduit la réaction d’amour que j’avais ressentie avec Cath dans les bras cette première fois-là. On essaie souvent de reproduire les réactions qui nous ont semblé adéquates. Je dis on, mais je veux dire je. En tout cas.
On a ri en masse, j’ai pas regretté de l’avoir appelée surtout que quand elle a répondu elle a dit Hello toi petit casque. Elle a pas oublié de me rappeler que j’étais la bienvenue chez elle à Québec parce que je viens de le dire, c’est un ange et que les anges sont toujours entrain de nous inviter chez eux pour nous faire plaisir. Elle dit Viens t’en chez nous pis je sais ben trop que ce qu’elle veut dire c’est Laisse-moi prendre soin de toi. On parle souvent de notre famille ensemble parce qu’on a la même famille tu comprends bien. Ça a dérapé un peu et je te dis à l’instant pourquoi je t’écris si depuis le début tu trouves ça le fun que je t’écrive, mais que tu te demandes un petit peu pourquoi inquiète-toi pas ça s’en vient. Quand on était jeune, un de nos passe-temps favoris, c’était d’enquiquiner (oui j’utilise ce mot et je le trouve encore une fois très adéquat) Joëlle et son chum. Joëlle était plus vieille que nous pis on aimait ça en maudit quand elle apportait ses chums dans les partys parce que ça nous faisait un nouveau public pour nos niaiseries on chantait quand même, mais plus fort pis on riait quand même, mais plus fort, on leur faisait des petits spectacles pis souvent le gars disait ouin sont fuckées, tes cousines pis là on était vraiment contente ça voulait dire qu’on avait peut-être gagner. Gagner quoi bonne question en tout cas je continue. Même si on leur faisait des spectacles dans lesquels on essayait de remplir nos bouches de Jello en le moins de temps possible, on aimait souvent avoir des discussions à propos de l’amour à partir de ces nouvelles rencontres qu’on faisait à même le sous-sol de nos grands-parents. Histoire parallèle #1: MON COUSIN PIS SA BLONDE SE COUCHAIENT UN SUR L’AUTRE PIS SE PROVOQUAIENT LE RÉFLEXE DU RIRE À CE JOUR J’AI JAMAIS VU DE QUOI D’AUSSI CUTE PIS J’AI JAMAIS RESSENTI AUTANT D’ENVIE QUE DE REPRODUIRE CE RÉFLEXE-LÀ JUST SO YOU KNOW
Là je te raconte une autre histoire en parallèle (#2) pour finir par relier toutes les histoires que je commence sans finir depuis le début pis là tu vas sûrement être MINDBLOWNED (un mélange de mind+blown+owned). Un moment donné, Joëlle avait une fixation sur Guillaume Latendresse (oui, le joueur de hockey). Elle en parlait tout le temps et avait même commencé à s’intéresser au hockey pour rien pour lui. Un jour, elle avait un nouveau chum qui n’était pas Guillaume Latendresse. Elle nous l’a présenté, en nous le comparant à Guillaume Latendresse. Du haut de mes douze ans, j’ai dit à Cath je pense qu’elle l’aime juste parce qu’elle pense qu’il est Guillaume Latendresse, quand elle va s’en rendre compte, on le reverra pu. Cath m’a rappelé cette anecdote-là tantôt et bien que je trouve qu’elle aie une fichue (fichue est un euphémisme dans ce cas-ci) de bonne mémoire, un peu cray cray sué bords, on va se l’avouer, je lui en veux pas d’avoir choisi de se souvenir de ce souvenir-là en particulier parce que j’ai eu l’idée de te le partager parce que ça m’a fait un peu penser à moi. On dirait que j’ai toujours peur que tu te rendes comptes que je suis pas Guillaume Latendresse. Ou de me rendre compte que finalement t’es pas Guillaume Latendresse. Pis je dis Guillaume Latendresse, mais je pourrais ben dire n’importe quel autre joueur de hockey tu comprends l’important c’est juste que je le connaisse pas pis que je sois chez nous toute seule à l’idéaliser pis à me dire qu’il est vraiment pas moody t’sais que quand y’est pas sur la patinoire il a pas d’histoires de famille à lui là non non il est juste chez eux à être beau et bon comme sur la patinoire, mais sans ses patins. Pis que ses valeurs fittent vraiment toutes avec les miennes pis que y’est vraiment bon pour me compléter pis que je suis sûre qu’on se pognerait pas en posant une pôle à rideaux dans notre chambre.
La raison pour laquelle je t’écris c’est en fait plusieurs raisons. La première, c’est que je sais pas si tu sais, mais j’écris mieux que je parle, les mots sortent mieux pis les métaphores ont plus de sens (ou je m’imagine que c’est le cas, je crisse ça sur un blogue faque je me dis que ça marche), mais suis vraiment bien avec toi tout le temps et des fois tellement bien que j’essaie de comprendre si je suis pas entrain de m’imaginer que t’es Guillaume Latendresse. L’autre raison pourquoi je t’écris c’est pour t’avouer qu’un moment donné, quand Cath était bébé, je suis allée la chercher dans son lit parce que j’avais entendu qu’elle avait terminé sa sieste et que j’avais trop hâte de la voir. Je l’ai prise dans mes bras et je l’ai sortie de sa chambre. Après ça, j’ai trébuché et je l’ai échappée dans les marches. Ouin. Genre d’affaire qui arrive en général quand je m’emballe. L’autre raison pour laquelle je t’écris c’est que mon cousin pis sa blonde qui se couchaient un sur l’autre pour se provoquer le réflexe du rire sont finalement pu ensemble entre autres parce qu’ils avaient genre seize ans pis ce dont je te parle depuis le début date de genre 14 ans, mais je réalise aussi qu’on dirait que j’ai peur de vivre des affaires aussi nices que me coucher sur quelqu’un pour me provoquer ce bon vieux réflexe du rire, que je trouve complètement adéquat, pour que finalement tout ça finisse et que tout ce qui en reste dans ma vie plus tard soit juste un bon vieux souvenir que je garde dans ma tête à côté de la gaffe des escaliers. Tout est relié fuck fuck.
La dernière raison pourquoi je t’écris c’est que je voulais que tu saches surtout que je m’en fous, si finalement t’es pas Guillaume Latendresse.
Crédits photo : Joëlle Gélinas