Ma Querelle

Ma querelle, c'est aussi la querelle de tout le monde (pas tout le monde sur la terre, j'sais ben, j'pas épaisse).

Catégorie : honnnnnnnnnnnn

Arizona love.

C’est le printemps je sais pas je me sens moins conne je me sens moins laide je me sens moins mal je me sens moins épaisse de la face je me sens plus game je me sens plus welling fuck ça s’en vient redondant ok je te le dis. J’ai supprimé nos photos  dans mon album de profil pics.

Je te trouve pas moins beau je me trouve juste plus belle ces temps-ci ben mettons moins laide comme répété ci-haut faque j’en profite le temps de que ça dure pour supprimer les photos de toi que je considère comme les plus belles. Un jour on avait mis mes cheveux sur ta tête ça avait fait de quoi de beau, un beau mélange de toi pis moi on sortait pas encore ensemble mais on avait notre photo ensemble faque on pouvait se laisser du jour au lendemain ce serait correct j’avais ma preuve de notre complicité. Quand j’étais revenue chez nous j’avais regardé la photo vraiment longtemps, émue des mèches blondes que mes cheveux faisaient dans tes cheveux noirs. Finalement on s’est aimés au complet pas longtemps après pis y’a pas juste en photo qu’on mêlait nos cheveux.

Y’a aussi la photo qu’on était hangover sur un balcon pis moi je sais qu’il y a une photo faque je souris, mais toi tu le sais pas mais tu me regardes je sais pas si c’est amoureusement mais en tout cas c’est un regard empreint d’estime alors c’était ma deuxième préférée elle aussi je l’ai enlevée. J’ai laissé celle que tu avais prise de moi en Arizona en sachant dans mon moi que tu étais le photographe alors ça nous laisse une trace de nos passages dans nos vies. Ça gosse que tu sois pas full actif sur les réseaux sociaux parce que si c’était le cas, je pourrais peut-être savoir où t’en es toi-même. Genre si tu avais enlevé tes photos en premier je serais peut-être pas entrain de t’écrire pour te justifier mon retrait.

Écoute. Je serai honnête. Je nous imagine encore à Taxi Payant. Des fois, j’oublie des détails sur des amendements à la charte canadienne des droits et libertés pis je me dis que c’est sûr sûr que toi tu aurais toutes les réponses même quand il serait question de la charte canadienne des droits et libertés et on aurait pu partir en voyage avec cet argent-là que tu nous aurais gagné avec ton gros cerveau. Je nous imaginais souvent à Taxi Payant. Ben souvent… je sais pas là moins souvent que je prenais ma douche mettons, mais quand même souvent. T’es tellement drette. J’ai l’impression d’être un spaghettini à côté de toi côlique. Toute invertébrée toute molle j’colle partout les soirées de cuites. Je suis la dernière à dire ah ouin faut s’en aller ah ben faut s’en aller je checke mon cell tu m’as pas écrit ESTI QUE T’ES DRETTE t’as dit que t’allais te coucher c’est sûr que c’est ça t’as faite.

J’ai une petite demande et peut-être te paraitra-t-elle superflue, mais sérieux non je suis sérieuse je pense que j’ai jamais été autant sérieuse qu’en faisant cette demande qui s’en vient sauf peut-être la fois que je t’ai dit demandé d’arrêter de rire de moi parce que je m’endormais en jouant aux cartes après avoir essayer la mélatonine pour la première fois (sérieux c’est dangereux je comprends pas encore que ce soit disponible en pharmacie). En tout cas voici ma demande claire et nette et honnête : Pourrais-tu, si possible, m’insulter un petit peu? Ou peut-être juste genre pas me réécrire : «hahhaha» quand tu te réveilles et que tu vois que je t’ai appelé vers 2 :31 du matin un soir de soirée spaghetti? Ou peut-être juste pas ajouter : «Content de savoir que t’as passé une belle soirée :-)». C’est super smatt de ta part et ça témoigne vraiment de notre belle complicité déjà présente sur la photo de notre mélange de cheveux avant qu’on sorte ensemble sauf qu’idéalement faudrait que bientôt je profite du printemps et de mon ménage Facebook récent pour essayer de cruiser quelqu’un d’autre que toi et tes sosies.

Si tu m’insultes un peu vois ça comme un investissement, peut-être qu’un jour on aura assez pris de recul pour aller de l’avant. On invitera peut-être nos fréquentations à notre spot de déjeuner à 5$. Déjeuner les quatre ensemble why not peanut! C’est une joke esti si je vous pogne là j’en parle à Thérèse, a va être de mon bord c’est sûr qu’elle t’appelle pu son amour à partir de cette fois-là. Oublie ce plan-là je vais penser à autre chose. En attendant déjeuner à 5$ c’est no-frequentation-allowed.

Faque c’est ça, j’ai fait mon ménage du printemps, je sais pas si je l’ai fait pour toi ou pour moi pour toi dans le sens que quand je vais adder quelqu’un avec qui je prévois COUCHER OUI COUCHER TU AS BIEN LU. Quoi! Il faut se dire ces affaires-là. Faut qu’on arrête de se minoucher la rupture gentiment, faut qu’on se crisse des petites gifles un peu, faut qu’on se laisse se séparer. Faut qu’on s’en aille un de l’autre ok alors je continue. Quand je vais adder quelqu’un avec qui je prévois coucher ben t’sais il aura de la difficulté à aller jouer dans tes profils pics parce que tu seras pu taggué partout dans mes affaires c’est pour ça que je dis que je le fais pour un peu pour toi parce que peut-être que ce gars-là ce serait ton barista préféré et je veux pas qu’il t’offre du moins bon service. Tu mérites un bon café le matin je te l’ai toujours dit. Pis ton barista ben c’est pas de ses affaires quisser qui a pris ma photo numéro 23 sur 28 de moi en Arizona, c’est nos affaires à nous ma photo de moi en Arizona. Ça parait même pas que je suis en Arizona faque il pourra même pas me demander avec qui j’t’allée. On est correct, inquiète-toi pas.

Pis aussi je voudrais que tu saches que je me suis jamais imaginée avec qui que ce soit d’autre à Taxi Payant sauf que faudrait que bientôt je m’imagine genre peut-être au moins avec quelqu’un d’autre à mettons Un souper presque parfait ce serait la moindre des choses me semble au moins Un souper presque parfait han que je me dis.

Ça va être difficile de pas t’appeler vers 2 :31 pour te conter mon Souper presque parfait, mais j’espère y arriver. C’est sûr que je te souhaite pas toi-même de jouer dans une émission d’un Souper presque parfait, mais si ça arrivait ben je serais très contente que tu sois pas très actif sur les réseaux sociaux comme ça je pourrai être tranquillement chez moi pas au courant de tes allées et tes venues dans une émission poche quelle qu’elle soit. Et quand je dis ça oui je fais une analogie poche entre la fille que tu pourrais rencontrer et une émission de tévé à V.
IMG_5512
Merci de ta compréhension, Arizona love. Tu me manques encore tout le temps.

 

 

Vot’ crevette.

Salut mannnnnnnnn ça va fuckkkkéééée? Je viens de revenir chez nous pis je me disais qu’il fallait que je t’écrive parce que y’a plein d’affaires que je t’ai pas dites taleure dans ta chambre d’hôtel-hôpital pendant que je tenais ton BÉBÉ neuf dans mes bras pis que les membres de vos familles réunies étaient fâchés que tu me l’aies tendu en premier même si on est tous rentrés en même temps pour venir admirer ta petite crevette. J’étais vraiment stressée de l’échapper pis de donner raison à tous ceux qui me regardaient comme si y’avaient peur que je l’échappe. Des fois même je lui demandais dans ma tête de collaborer à ma non-humiliation. Je lui disais, si tu bouges pas trop, matante va t’emmener voir des shows de ce que tu voudras quand tu vas être plus grand tu paierais même pas ta bière si tu bouges pas en ce moment. Promis. Je pense qu’il m’a fait un clin d’œil. J’pas sûre, mais presque. Je pense que j’ai bien fait ça, sa tête a pas bougé.
Je suis rentrée là comme si j’allais toujours te voir quand tu viens juste d’accoucher, j’avais rassembler le peu de confiance en moi que j’ai dans la vie de tous les jours pis je m’étais convaincue que ça paraîtrait pas sur mon visage si je le trouvais laid ou ben si genre je te trouvais laide toi à cause de ce que ça fait sur le corps d’une fille un accouchement d’enfant. Je m’excuse, je connais pas ça. C’est vrai y’a eu un temps où j’allais te démaquiller dans ton lit le samedi matin pendant que tu me contais ta soirée de la veille pis dans ce temps-là je te les disais ces affaires-là de base genre :

«Sakkk t’es maganée on dirait qu’on vient d’atteindre un nouveau niveau dans ta laideur quotidienne»
«Va te brosser les dents, pitié»
«Ben non ça paraît presque pas, ils vont pas remarquer que t’as pu la moitié de ta palette d’en avant, c’est une joke on voit rien que ça c’est dégueu j’arrive pas à me concentrer sur autre chose»

Des affaires de même de bests chums qui ont pas d’enfants pis qui sont pas à veille d’en avoir. Là, je sais plus trop les jokes qu’on peut faire ou pas t’sais. Tu me dis que tu veux pas être de celles qui parlent constamment de leurs enfants, que pour toi c’est pas un trophée, c’est une étape dans ta vie que t’es prête à franchir, que c’est pas un marathon. Ben je suis désolée, mais on dirait que je connais mieux ça que toi, les enfants, parce que oui c’est un marathon pis oui c’est un trophée anyways je te connais t’es pas capable de pas me parler des petites habitudes de vie de ton chien je vois pas pourquoi tu me parlerais jamais de ta crevette. Je veux que tu saches que ça m’intéresse, ton quotidien, ça m’intéresse, ce qui t’intéresse. C’est pas parce que j’ai pas le câble pis que je me promène en bus que ça m’intéresse pas les affaires qui se passent dans tes rêves, dans ta maison, dans ton cœur de mère. C’est sûr que moi avant que je te vois comme une mère va falloir qu’il en coule de l’eau sous les ponts parce que même si t’avais un enfant scotché à ta hanche 24 sur 24 je pense que j’aurais de la difficulté à pas penser à toi qui me pognes dans le coin d’un bar pour me dire que tu me donnes deux shooters ou que tu me paies la ride de taxi pour changer d’air parce que je gâche la soirée de tout le monde.

– Qu’est-ce qui te ferait plaisir?
– De le voir.
– Ben appelle-le.
– Il vient de me laisser on dirait que t’as oublié.
– Bon ben viens, on va aller chez eux, pense à ce que tu veux lui dire, je t’attends trois minutes dans le char. Prends ton manteau pis change de face, même moi je te laisserais avec cette face-là.

Le gars avait pas voulu de moi, mais on en avait ri dans le char en revenant. C’est un don de faire rire son amie qui veut se séparer en deux de tristesse d’amour jeune. Toi, depuis que tu m’as annoncé que t’avais une crevette dans ton bid on dirait que tu t’attends toujours à ce que je me fâche contre toi ou contre la vie mettons pis que je dise : QUOI? ALORS C’EST FINI LES BIÈRES DE ROUTE? QUOI? (Bennn non, on faisait pas ça…)

On a pas dormi ensemble depuis les cinq dernières années au moins c’est fucké han on faisait toujours ça ensemble. Pis quand je me révellais genre trois heures avant toi je faisais pas de bruit parce que t’étais la pire humaine le matin. Je faisais aucun bruit pendant des heures pis souvent une des premières chose que tu faisais en te réveillant c’était de me donner un ordre. Ben pas directement là t’es futée, tu faisais juste mettons crier : «J’AI SOIIFFFFF». Là je trouve ça drôle parce que tu vas gouter à une des belles chose de la vie qu’on appelle KARMA c’est juste que toi, va falloir que tu devines l’ordre qu’il est entrain de te donner.

Je me fâcherai jamais contre ta crevette à propos de quoi que ce soit voyons. Ton enfant, je l’aime déjà comme s’il m’avait sauvée trois fois de la noyade pis qu’il avait déjà arrêté deux méchants de faire du bullying dans la cours d’école. Pour vrai. J’ai hâte de voir ses goûts, j’ai hâte de voir sa personnalité. Juge-le jamais han quand il va dire MÔMAN JE TOUCHE À TERRE quand il va toucher à terre pour la première fois. Juge-le jamais han quand il va dire MÔMAN JE TOUCHE AU PLAFOND quand ton chum va le tenir sur ses épaules. Juge-le jamais han s’il comprend pas des affaires full vite genre marcher pis manger. Toi too c’était pas ta force quand t’avais huit jours, oublie pas.

Quand je suis arrivée dans la chambre, taleure, j’ai eu l’impression que tu t’excusais en me tendant ton bébé, c’est pour ça que je t’écris. Tu t’excusais un peu en me tendant ta plus grande récente fierté et pour vrai, t’as tellement pas à t’excuser qu’on ait juste pas les mêmes passions/intérêts/passe-temps. JE NIAISAIS QUAND JE CHIALAIS APRÈS LES ENFANTS QUI BRAILLAIENT AU MAGASIN PIS QUE JE DISAIS QUE JE VOULAIS FAIRE DES ÉTUDES EN CRIMINO POUR METTRE UNE LOI LES EMPÊCHANT DE RESPIRER LE MÊME AIR QUE MOI SAUF S’ILS ME DONNAIENT 100 000$ DE LEUR COMPTE D’ÉTUDES, je te le jure. C’est sûr que c’est la fin de plein d’affaires, genre même la base comme manger un repas complet one shot, sauf que je m’en fous moi, je pense. C’est sûr que je suis tellement pas rendue là (pis mettons que je marche pas vite genre mettons j’ai mis pas mal de ciment dans mes shoes pour me rendre, c’est à se demander si je veux m’y rendre), la preuve c’est que quand je pense à ça je pense à «torcher un babe» faut pas penser comme ça han? Non? Non. Le samedi matin, j’aime bien regarder des histoires d’indiennes liées par le ventre, abandonnées par leurs parents à la naissance, qui ont finalement trouvé l’amour dans les bras d’un seul homme. Chacun son truc.
IMG_5219

Je vous aime, vous autres pis vot’ crevette, pis je vais toujours être là. C’est juste plus long me rendre en bus, mais j’arrive toujours pareil.

Les plus belles années de ma vie (Part Two).

Mon assiette dans une main et mon café dans l’autre, je marche sans faire trop de bruit. À peu près chaque matin, je fais ce trajet-là de la cuisine vers le salon, j’m’en va m’installer pour faire semblant de lire un peu des affaires d’école en attendant qu’ils se réveillent pis qu’ils me donnent de l’attention. Quand je dis ils, ben je parle du monde avec qui j’habite. Ceux avec qui je partage trop d’intimité pour pouvoir les cruiser. J’ai l’impression que quand je les présente et que je dis le mot «coloc» le monde catche pas à quel point c’est HOT comme relation. Le monde, y’est content quand tu y présentes ta blonde, pas ton coloc, y trouve ça ordinaire un coloc, le monde. Le monde y’a rien compris.

À peine partie de l’école pis des fois même dans mes cours à l’école, je texte mes colocs pour savoir qu’est-ce qu’ils ont prévu manger pour souper parce qu’un souper mangé seul dans une colocation ben c’est un souper de gâché et t’as rapidement l’impression que t’es comme un chien qui attend sur le bord de la porte que ses maitres reviennent en thrillant un peu de l’intérieur quand t’entends un bruit proche. J’ai fêté la St-Valentin 2010 avec ma coloc pis sa fréquentation, on a joué au Scrabble pis on a bu de la bière, je suis allée me coucher ce soir-là je trouvais ça très normal comme situation, je me suis jamais posé de questions à savoir si j’étais de trop. Je me suis jamais sentie de trop dans ma propre cuisine, c’est ça qui a toujours été génial avec le monde avec qui j’ai habité. Preuve numéro deux ok je m’en fous check ça, j’ai fêté la St-Valentin 2011 avec ma coloc pis son presque chum (ils s’étaient dit je t’aime, mais pas qu’ils sortaient ensemble) whatev y’avaient fait trop de bouffe anyways, je suis allée me coucher ce soir-là bien repue d’une bouffe qui m’avait rien coûté et sans sentiment de solitude en ce 14 février. C’est ça qui vaut la peine en colocation et je plains tous ceux qui l’ont jamais vécu.

Y’en a une qui tourne le coin de la rue un vendredi matin vers 8 :00 encore pleine de sensations d’un quelqu’un qui porte des souliers bleus qui fittent avec sa calotte bleue de qui elle parle depuis des mois pis elle revient chez nous faire ses confessions devant ce que j’appelle amicalement son «guilty public» ou ben juste on se croise à l’école la couette encore crêpée en arrière de la tête pis on se regarde genre «ouash t’as encore le même linge mais je le pense pas vraiment quand je dis ouash j’ai hâte qu’on s’en reparle à soir c’est qui qui achète les chips pas moi j’essaie de faire attention ok achète ton eau Perrier je m’en fous je vais prendre ta sorte de chips tu vas quêter comme une petite itinérante taleure checke-toi ben aller, pauvre petite pauvre».

T’arrives chez vous après une estique de journée de marde cul pénis poil cac pis un de tes colocs est juste super en forme tu sais pas trop pourquoi pourtant y’a plein de dettes en tout cas on embarquera pas là-dedans, après t’être plaint pendant huit minutes (temps d’une cigarette fumée en parlant) t’as même pu envie de parler vraiment t’as juste envie de sauter partout en chantant HELLO THE WORLD FUCK MA JOB VIVE MON COLOC QUI ME FAIT UNE OMELETTE. Ce feeling-là = quand même agréable.

T’invites du monde à souper pis t’as l’impression que t’es en couple avec ta coloc parce que tu dis «non embarque pas là-dedans ayoye j’en reviens pas, elle fait toujours ça, t’exagères ma vieille, veux-tu que moi too je me mette à tout déballer non ok montre-leur tes pantoufles vous allez pouvoir juger non je m’en fous laisse ça là je ferai ça demain t’as déjà tout torché la salle de bain pis avant-hier j’ai tout mangé ton fromage ben non j’te dis laisse ça me fait plaisir» en la regardant un peu amoureusement parce que tu te dis crime c’est donc ben simple la vie au fond elle sort la récup moi je pars de l’eau pour le thé that’s it.

Des fois ça indique mardi sur le calendrier, on est huit à la maison tout le monde s’est invité quelqu’un, on rit en maudit quand quelqu’un nous parle de LA BROUSAILLE ce bar de danseuses nues qu’il nous faut absolument voir avant notre mort faque on décide d’y aller là là en ce merveilleux mardi soir parce qu’on veut cocher ça de sur notre to do liste pis en revenant de la belle soirée on décide de sortir la récup pour faire plaisir pis on tombe la tête la première dans le bac bon en tout cas. On fait des vidéos de ça. En tout cas. Y’en a qui ont des pertes de pipi quand ils repensent à ce moment-là. En tout cas.

Aussi. Des fois. Ça refait trois semaines que tu t’es pas habillé avec d’autres choses que les vêtements que t’as sur le dos depuis trois semaines. Ça refait trois semaines que tu manges à peine pis qu’on soupçonne que tu dors pu, en tout cas pas la nuit parce qu’on t’entend te lever pour aller fumer nos clopes sur le balcon même si y fait moins quatre-vingt mille dehors. Des fois on trouve que tu as depuis peu une hygiène qu’on pourrait qualifier de «aléatoire», des fois on voit que tu pognes les nerfs après l’ouvre-boîte électrique alors qu’avant tu riais avec nous de cette invention de marde. On renote que quand il est question que tu sortes de l’appart t’as la babine d’en bas qui shake un peu pis que ça t’empêche d’aller courir longtemps comme t’aimes le faire. Dans ce temps-là, on se réunit le soir dans une des chambres sans toi pis celle qui connaît le mieux tes parents les appelle en nous tenant la main pour leur stooler que tu entames ta dixième sieste de la journée pis que c’est pas parce que t’es sorti la veille ni que tu as trop travaillé parce qu’on sait que tu t’es pas trouvé de job depuis le mois de l’année passée. Après ça tes parents s’invitent à l’appart, rangent ta chambre, t’essuies le nez pendant que tu morves en nous regardant, ben en criss de devoir leur avouer ta re-vulnérabilité. Nous, on t’offre des biscuits qu’on fait pis on commence des mois plates mais qu’au boute i va faire beau.

C’est correct que tu sois fâché en ce moment on est vraiment contents que ce soit contre nous que tu sois fâché pis pas contre toi parce qu’on était tannés de te voir fâché contre toi. On n’hésitera pu à rappeler tes parents pour leur faire des synthèses-résumés de ton état parce qu’ils t’aiment autant qu’on t’aime même que des fois on a l’impression qu’on t’aime plus qu’on s’aime nous-mêmes.

Mon assiette dans une main pis mon café dans l’autre, je marche sans faire trop de bruit. À peu près chaque matin, je fais ce trajet-là de la cuisine vers le salon, je vais m’installer pour faire semblant de lire un peu des affaires d’école en attendant qu’ils se réveillent et qu’ils me donnent de l’attention. Hier, j’suis passée devant l’entrée comme tous ces autres matins, relaxe, pas encore shaky de café, j’suis revenue sur mes pas. J’ai vu dans l’entrée des grosses chaussures bleues de gars qui porte des grosses chaussures bleues qui fittent avec sa calotte bleue. J’ai souri vers la porte d’entrée, j’ai reregardé les shoes, j’ai spotté une petite porte fermée sur une petite chambre où y’avait encore aucun bruit. J’ai eu un relent nationaliste j’étais donc heureuse qu’une de nos coutumes soit d’enlever nos souliers dans l’entrée. J’t’allée te chercher dans ta chambre pour te montrer les shoes, t’as chigné mais t’es venu voir ma découverte pis quand t’as aperçu les bleues dans l’entrée t’as crié de joie en silence avec moi, on s’est serrés dans nos bras. Ça a duré deux menutes t’es retourné rien faire, mais je m’en fous au boute i va faire beau.

IMG_5826

TABARNANE DE BONNE NOUVELLE CES SHOES-LÀ DANS L’ENTRÉE DE NOTRE APPARTEMENT.

Hier, c’était le lancement de mon premier recueil.

Ma Querelle, ça va avoir un an cet automne. Moi, je viens d’avoir 25 ans et ceux qui me connaissent savent que j’ai pas trouvé ça évident de me rendre jusqu’à 25. Même affaire pour Ma Querelle. J’ai commencé le blog parce que je faisais chier mes amis en leur répétant qu’on avait les outils pour faire ce qu’on aime, c’est juste qu’on était trop peureux. Un moment donné, y’a fallu que je mette un exemple au bout du concept, je l’ai fait, juste pour continuer de pouvoir les faire chier. Merci à tout le monde d’être là.

Le commentaire qui revient le plus souvent à propos de Ma Querelle, c’est que les gens se sont sentis moins seuls en lisant ça, ils se sont reconnus et ça les a réconfortés. Se faire dire ça à propos d’affaires que t’écris toute seule chez vous en ayant bu trop de café par des gens tous seuls chez eux qui ont bu trop de café eux autres avec, ça donne le goût de rassemblements comme hier. Hier matin, j’ai pris sur la table chez Marc un biscuit chinois pis avant de l’ouvrir je me suis dit que ce qui allait être écrit, ça représenterait la soirée de ce soir. Je sais pas pourquoi j’ai fait ça, c’est super niaiseux d’avoir fait ça aurait pu être écrit : «Le silence est un ami qui ne trahit jamais», mais non, c’était écrit : «Le plaisir est dans le partage». Merci d’être venu, j’espère que vous reviendrez. Ma Querelle’s not dead TABARNAK.

 

What if i tell, thank you for respond.

Hi, how are you i fine thank you ok now please tell me if yesss or tell me if no is the answer of. BUT i feel like still i love you BUT in the same i feel like no more really. You know like the twos in the same feeling. Is weird for me to say things like i feel i love you because i know you live very far from me and me heart and me dog and me in general (lol) but sometimes also i think hey why not peanut maybe is the same feeling for her in the heart of a girl in the love of the guy? Sometimes i will think about you and tell me dont do this dont think of the girl but me dont want to listen when i tell things like this because what i love is you (haha just kidding but no kidding but this one line is the joke) when i tell things like this, i dont listen to me because i really love thinking of when you is here with me before you go.

 

I will tell a souvenir that i love ok. Ok. One time i was just saying «i do this» (for an exemple) and you say : «me too» and i was like wow i find this girl interesting for me and then i try another thing a say «i do that» and you say «me too» i was like ok now is interesting for real for me. Now i will tell an other souvenir that i miss. I say i miss the souvenir because in the beggining is fresh in my memory but now is no fresh anymore and i really miss the fresh souvenir because the fresh souvenir i can have your odor in it, now i cannot have and it is dull. Very very dull. (Can i sharpen my pencil? Why? Because is dull… juste like the souvenir i miss so much in my fresh mind). Ok now i tell it. The souvenir is when you come to my home and say i think i love you but i am living in the three weeks so we can not love. This is so dull for me for number reasons ok i tell the reasons. One is that i love you so i dont want to not see you. You understand ok. The other reasons is that you live so this is very sad for me. I dont want to have a ring to you or something like that, no worry. In the verity i will tell you i did die a little bit when you tell me that we cannot love. Yes. More of a little bit even. Even a big bit that i die when you said you have to live me. But i understand also that there is chance that sometimes the life is somewhere else, dont worry. But you know i did die so for now i can not say more. Ah yes, another reason is that your odor in that moment is strong and delicious i have to say. I say at that moment : «i understand» with the odor of you in my nose so it was easy, but now i say «i still understand» but with no odor and it is very very dull AND touff.

 

Yess we kiss, yess we caress, i love you still this is touff for me to understand why. We dont speak to the other any more but sometimes yess so as i say is touff. Sometimes, i think of «what if». Do you know what i say when i say «what if?». Ok i tell you. I say : «what if» i go there or «what if» the girl love me but she dont tell because i say «i understand» all the time»?

Let me tell you that ok. The plane is take you now, i know, but your place is not take. Oh non. So be honeste please with me.

 

Thank you now respond please xxx

 

Bon soir pour t’écrire.

Salut!
Je sais qu’on s’était dit qu’on s’écrirait pas pendant mon voyage, parce que ça rend le retour encore plus fou dans tête et que ça m’obligerait à parler à des inconnus dans les auberges, mais je l’ai déjà fait pas mal les premiers soirs et c’est surtout que ce soir je feel un peu tout croche et c’est à toi que j’ai envie d’écrire, personne d’autre. J’ai envie de t’écrire parce que je sais que je vais avoir une réponse. Censée, réfléchie, un peu gaga, mais je m’en fous de notre «gagaté» j’ai vraiment envie que tu commences ta réponse par mettons : «Salut mon tit moumine» ou bedon plus classique genre «Salut mon amour». Je pense à toi ce soir, dans mon petit lit de fortune, environ 7000 kms nous séparent, je m’en fous, je te sens toujours très près quand même. Je te parle souvent dans mon cœur, tu sauras, je pensais que ça se pouvait juste dans les films quand la mère meurt et que le père dit : «Parle-lui dans ton cœur», mais non, je te parle toujours dans mon cœur, ouais. J’ai envie de te parler de mon amour pour toi, parce que c’est ça je feel un peu tout croche et que j’aimerais ça en profiter parce que d’autres fois quand je feel moins tout croche je te reproche des yeux ta sentimentalité, je suis désolée, t’as choisi une orgueilleuse.

D’abord j’aimerais te dire que j’ai pas arrêté de dire à tous mes amis qu’une rencontre peut pas changer une vie, je te dis ça parce que la première fois que tu m’avais dit ça, j’avais ri de toi, je m’en excuse un peu ce soir, demain sûrement pas alors profites-en. J’aimerais te dire que même si je pense pas que notre rencontre aie changé ma vie, je pense en effet que j’ai su dès que je t’ai vu que c’était la fin de ma vie telle que je la connaissais. Un espèce de point tournant que j’aurais préféré m’expliquer par des actions que j’aurais moi-même posées, mais non nous deux, ça n’aura pas été causé par une de mes actions, on dirait que notre rencontre s’est même faite par inadvertance de ma part, je t’ai laissé m’atteindre sans m’en rendre compte et c’est vraiment plus tard que j’ai compris qu’il était trop tard.

Bon alors dès maintenant plongeons ensemble dans ce beau et mélancolique cliché de dire que tu es le package deal de ce que j’ai toujours voulu même si j’aime pas trop l’idée parce que ça implique que si un jour je veux autre chose tu correspondras peut-être plus à ces critères (si y’existent) et là j’aurais peur que toi-même tu aies des critères et qu’un jour je cesse d’y correspondre. J’ai quand même envie de te le dire, parce que ce soir, comme je dis, ça me tente de t’ouvrir mon cœur. J’écris mieux que je parle, je bégaie moins à l’écriture en tout cas alors je te le dis bien et beau;

Tu es un package deal de ce que j’ai toujours voulu. En fait, même dans ce temps-là où je savais pas réellement ce que je voulais, j’ai à tout le moins toujours su ce que je voulais pas et là toi t’es arrivé, le parfait contraire de ce que j’exècre et j’ai pu à ce moment-là, mettre une face, des mots, des moments, sur ce dont j’avais besoin.

Saches quand même que je suis terrorisée.

J’ai la chienne de tout l’amour que j’ai pour toi et de l’attachement qui est déjà bien installé. Des fois, je m’imagine tout finir ça maintenant avant que ça s’envenime je veux dire que tu deviennes presque moi, que je devienne presque toi et que je m’effondre encore si un jour ça finit nous deux. Sauf que j’adore ce qu’on vit à deux autant que la personne intègre que tu es, ça me complique l’abandon de nos projets.

Avant de te rencontrer, j’entendais d’autres parler, ils disaient «Ça a pas toujours été facile, mais on est encore ensemble». Je me disais «Si c’est pas facile, faut que ça finisse». Je me dis aujourd’hui «C’est pas facile, mais pour rien au monde je voudrais que ça finisse».
On se connaît beaucoup, beaucoup trop peut-être, on se devine parfois, mais ça me déplaît pas. Ta parole est impeccable et tes mains extrêmement réconfortante pour les blessures que je guéris avec toi. Je t’écris et j’ai le cœur gonflé qui cherche à imploser, je suis émue de tendresse, c’est sûrement ça qu’on appelle un pléonasme je sais pas. Je m’en fous de la redondance, tu peux très bien être l’élément redondant dans ma vie, ça me va.

Souvent j’ose pas parler d’amour au présent parce que je trouve qu’il y a aucune manière de l’aborder qui tombe pas dans la banalité. Pourtant, l’amour sain et sincère qu’on se porte, je le trouve banal en aucun point. Tu m’emmènes chaque jour à me redécouvrir en tant que personne de plus en plus capable, toujours en voie de s’accomplir, presque raisonnable maintenant, mais surtout de plus en plus fière.

La vérité c’est que j’ai fait des choses regrettables dans le passé, je me suis mise en danger dans ma tête souvent, mais j’arrive pas à regretter ces évènements s’ils ont créé les circonstances qui m’ont menée jusqu’à toi.

J’ai souvent parlé trop vite, élaboré des scénarios, cru à ces mêmes scénarios et pensé trop de fois que je détenais une vérité. C’est peut-être banal notre amour dans le fait que maintenant, avec toi, je ne cherche plus à prédire l’avenir.
Je veux le créer.
Avec toi.
Ce possible futur entre nous dans ce grand monde qui nous entoure.
Je pense qu’elle est là, notre différence.
On ne ressemble à rien d’autre et pourtant tout nous ressemble.
Je te fais confiance et j’apprends à me faire confiance en simultané.

Je suis sereine envers l’avenir et mes projets se multiplient dans ma tête. Tu juges pas et on dirait que tu sais déjà que c’est la dernière chose dont j’ai besoin. Tu m’apportes tellement que je pourrais t’aimer longtemps seulement pour ce que tu m’offres, mais surtout et avant tout, je sais que je t’aime, d’un amour grandissant, pour la personne entière que tu es.

Les yeux avec lesquels tu me regardes. Un regard respectueux que tu poses sur moi, mes idées, mon rôle. Tu m’emmènes par chacun de ces regards à regagner une confiance en ce que je suis et peux être, perdue depuis trop longtemps.

Si un jour l’oiseau blessé que je suis se décide à cesser de vouloir être aimé de tous les autres que toi sur cette terre et à n’aimer qu’une seule personne pour la peine, j’aimerais qu’il se décide à vivre avec toi ce grand moment d’amour et cet engagement florissant. Tu m’apprends à laisser place aux moments de bonheur. J’ai le cœur qui se débat d’être en paix. Tu sais avec toi je réalise qu’avoir quelqu’un sur le cœur, c’est pas difficile à porter.

Bon, je me couche, demain on part en excursion très tôt, prends ton temps si tu veux me répondre, je suis pas en hâte quand je pense à toi, on a la vie devant nous pour s’aimer.

000001640029

 

J’ai quand même hâte qu’on s’aime fort à mon retour alors oublie ce que je viens d’écrire je suis toujours en hâte quand je pense à toi.

Photo : Christian Quezada

On va marcher c’est le printemps.

Le genre de conversation qu’on a par message texte ressemble à ça :

(…)
LUI
Je te raconterai,
mais pas en msg texte.
9 : 37 SOIR

 LUI
T’es fâchée?????
9 : 41 SOIR

MOI
Non jétais dans
le bain 🙂
9 : 57 SOIR

MOI
Quest-ce qui se
passe?????
9 : 57 SOIR

LUI
Je viens de te dire
que je veux pas en
parler en msg texte!!!
10 : 01 SOIR

MOI
Ahhhhh ok Icy
10 : 02 SOIR

MOI
hahahaha
10 : 02 SOIR

LUI
Icy cold!
10 : 05 SOIR

MOI
(I see)
10 : 05 SOIR

LUI
J’ai catché
10 : 05 SOIR

MOI
Trop pas tit
toton
10 : 07 SOIR

LUI
Hahahhah
Hahahahahahsshhh
hheee!!
10 : 09 SOIR

LUI
Toton!!!!!!!!
10 : 09 SOIR

MOI
Ouiiii mon nouveau
mot il est idéal
10 : 10 SOIR

LUI
Idéal pour quoi?
10 : 10 SOIR

MOI
En toutes circonstances
atténuantes.
10 : 11 SOIR

MOI
Tu me donnes le goût
de l’utiliser tout le temps
en tout cas
10 : 11 SOIR

LUI
Tit toton?? Je te donne
le goût d’utiliser tit toton à
outrance?? Shit….:/
10 : 13 SOIR

MOI
T’es un beau tit toton
10 : 14 SOIR

LUI
Bonne nuit.
10 : 16 SOIR

MOI
Merci vraiment merci
toi aussi tu sauras bonne nuit
tu sauras !!! (tit toton)
10 : 32 SOIR

LUI
Bonne nuit.
10 : 34 SOIR

 

J’ai toujours été fascinée par les clignotants des voitures. On dirait des petits cœurs que tu fais fonctionner sur commande, tu les flattes un peu pis y partent. Clic clic, clic clic. Ceux qui font un beau gros bruit je les ai toujours préféré aux autres, sont comme plus toughs à starter, faut tu mettes tout le poids de ton corps dans tes doigts presque, les effleurer, ça suffit pas, ils font un beau bruit de deux cœurs quand tu les réveilles. Presque CLOC au lieu de CLIC, qu’ils font ceux-là. Tu te dis bon ok me semble j’irais à gauche tu donnes un coup de coude à ton chummé-clignotant il dit ok let’s go, y fait signe aux autres TENTION TENTION on s’en vient, chummé-clignotant y’est toujours down pour toute y dit tu veux faire ça ok c’est bon calme-toi on va le faire cibole ok le monde tassez-vous là elle veut s’en aller par là. Des fois tu donnes un tsit coup mais après ça tu dis ok non ouin j’ai changé d’idée y s’arrête y fait côlique là si tu veux y retourner reviens me chercher parce que là moi j’pas un estique de yoyo, mais finalement tu le reflattes tu dis coooome ooooon j’ai décidé je veux vraiment aller par là. Estique que tu gooooosssessss dit-il en faisant cliclicliclicliclic. Tu souris pis tu te dis nanananana on s’en va par làààà tassez-vous les wackkkksss.

 

Quand ça sonne à porte chez nous pis que j’attends personne je me dis cibole quisser ça qui arrive icitte! pis je me demande si je vais aller répondre pendant un gros quatre secondes mais j’y vais quand même tout le temps voyons. Même affaire quand je suis moi-même le clignotant dans les histoires des fois je me dis cibole voir qu’on s’en va là mais je m’en fous j’y vais quand même. Mes chummés y disent souvent sibole voir qu’on fait ça ok let’s go on se tappe dans main pis on fait des chorés sur du gros beat sale pendant trop de temps genre trente minutes on se fait des moves qui se peuvent pas on se trouvent pas vraiment cutes de faire ça, mais ça fait du bien des fois on fait juste aller passer en char devant chez quelqu’un qu’on connaît ou connaissait pour voir si y’a de la lumière on fait ça ben oui une fois on a fait ça et j’étais couchée sur la banquette arrière avec un miroir dans les mains pour voir la maison sans que la maison me voit tu vois le genr en tout cas quelqu’un conduisait ce char-là en fumant une clope, relax. Rendus au bout de la rue je suis revenue à ma place de co-pilote, le conducteur m’a demandé si ça allait mieux si j’avais vu ce que je voulais voir, j’ai demandé si on pouvait pas repasser y’a dit ok on est repassés devant. Des fois aussi c’est plus magique c’est genre ok on arrête de faire ce qu’on faisait jusqu’à maintenant, un de nous clignotants s’est mis à clignoter comme un perdu on se doute qu’il va bientôt lâcher, on s’en va au garage en gang de clignotants on panique un peu cliclicliclic on met les autres clignotants au courant, on le fait se reposer, on lui fait de la soupe au carburant j’sais-tu, on essaie de le rebooster, on rebranche des fils on change la lumière le coeur au repos c’est important que tous les cœurs clignotant clignotent bien sinon pendant un temps on fait juste tourner de l’autre bord pour le faire se reposer, c’est plus long, faut faire des carrés tout le temps au lieu de juste tourner direct, mais regarde c’est la vie on se pose pas de questions on le fait c’est tout.

 

julien_barb

Crédits : Christian Quezada

L’autre fois tu m’as appelée tu clignotais tout croche j’ai paniqué cliclcilciclciclciclciclciiciiciciiciciclclclc qu’on a fait ensemble. T’es pas obligé de clignoter non plus je peux clignoter pour nous deux pour un petit bout ok c’est pas pressant on peut prends le bus ou marcher aussi c’est le printemps.

Mon Michel.

Je veux que tu saches que quand on s’appelle pis qu’après ça on raccroche pis qu’on se dit ok bye oui bye salut je suis un peu bête dans mon dernier bye, mais c’est que je tombe vraiment emballée TAC là là. On s’entend comme quoi je m’en viens me coller la bédaine sur toi, je fais toutes mes affaires normales avant de m’en venir, mais plus vite. Mettons je change quand même trois fois de t-shirt, mais je tombe moins dans la lune pendant, je me change plus rapidement, je me checke moins aussi dans le miroir, je veux que ce soit beau, mais je veux être à l’aise parce que je m’en vais jaser avec toi dans ton lite faque je veux pas être trop serrée dans mes pants t’sais, je veux être capable de te mimer des trucs quand je vais te les raconter, je veux être capable de t’expliquer des affaires en faisant des grands gestes.

T’es ma salive de gomme au dessert que j’ai dans la bouche depuis 6 secondes pis que je mâche pis que je mâche pis que je sais qu’un moment donné a va goûter moins mais je m’en tappe tu vois en ce moment j’ai de la saveur plein la yeule je m’en rends même pas compte que t’es même pas une saveur qui existe dans vraie vie t’sais pour moi en ce moment t’es kiwi-lime-sauvage sur tarte à la crème épicée pis j’y crois en masse let’s go, je me pose même pas la question limite je me la pose mais j’m’en fous t’sais je l’inventerai au pire cette saveur-là un jour si c’est quelque chose qui me fait encore bugger dans quatre ans, j’ai l’impression que je suis chimiste de gomme quand je suis avec toi tu comprends.

Or donc quand tu me dis ouais viens-t’en bien sûr à tantôt, aussi quand tu me demandes passé une belle journée? aussi quand tu me dis salut, aussi quand tu me demandes bien dormi? aussi quand tu m’offres un biscuit, aussi quand tu m’offres de rester pour la nuit,  je fais toujours semblant que je m’en attends pas je dis ah ben oui ok je peux ben faire ça! on sait les deux qu’on va pas s’en aller chacun de notre bord toi pour des raisons plus évidentes genre ton endroit de résidence beooonnn détail on s’obstinera pas.

L’autre fois je te disais je pense que j’ai des dons écoute-moi bien je pense que j’ai des dons pis tu te faisais du café en recrachant ton air vraiment fort tu faisais semblant d’être un vieillard tu m’as dit ok si t’as des dons j’étais quoi dans une autre vie j’ai eu envie de te dire un homme riche qui s’en allait en vacances en Floride avec son beau ca$h dans un wénébago avec sa maîtresse pis la maîtresse ben c’est moi t’sais pis j’embarque dedans avec toi pour aller en Floride pis tu me couvres de gâteau ben ouais des cadeaux c’est du déjà vu moi j’aime les tartes kiwi-lime sur un lit de la crème fouettée asiago je viens de le dire j’aime ça même si ça existe pas et toi mon riche floridien tu m’en trouves pis tu me gaves, non pas gaver c’est pas gentil tu m’en couvres oh oui tu me couvres de tarte mmmm ok pèse sur le champignon la mer nous attend on l’entendra par la fenêtre, j’pas pressée de sortir du wéné… IFUNOWATTAMIN.

T’es ma première neige.

Je sais qu’un moment donné peut-être m’a la trouver moins cute, mais je choisirai de rester là où je suis, ben persuadée dans la slush, parce que j’aimerai mieux être dans ma neige que j’ai vue tomber dès le début que de la fuir. La regarder vieillir pis s’enlaidir limite devenir puante j’m’en tappe.

Des fois quand t’es là je m’imagine que je suis vieille et que je pue un peu je sais que toi aussi tu vas un peu puer ben là c’est ça se faire son propre déo  assume les conséquences! tka on va être vieux, puer un peu, pis là m’a t’apporter un morceau de quelque chose pour que tu manges genre un kiwi passé date ahah non ok une meringue de kiwi sur un lit d’hôpital haha non ok excuse un beau dessert une belle tarte kiwi-limette sur un lit de croustade aux pommes miam han! Je vais la déposer devant toi en te regardant même pas, tu vas me tapper une fesse je vais me retourner vers toi je vais te dire Ah Toé Mon Enfant de Chienne !!!!!!!!!!! pis on va trouver ça vraiment drôle, c’est ça que j’imagine quand je m’imagine que je suis vieille.

J’imagine me bercer en tabarnouche avec toi de haut en  bas quand on sera plus jeunes et juste de gauche à droite quand on sera plus vieux, plus relaxes, pas moins down avec l’idée de se bercer, juste plus relaxes, les yeux mous quand on va se regarder. Le monde va dire vous vous aimez tu encore me semble ça fait longtemps que vous vous aimez là on va se regarder, répondre non ouash caca, tu vas faire semblant de vomir je vais dire que je t’ai jamais aimé pis tout le monde va se mettre à rire fort la tête par en arrière toi en particulier tu ris déjà de même j’ai un peu peur pour tes vertèbres des fois, mais je te laisse faire je me dis que t’es une grande personne tu peux prendre soin de tes vertèbres, moi je prends soin de ton cœur pendant ce temps-là. C’est cute en enfant de chienne.

Je suis allée louer un appart l’autre fois la madame a 92 ans son chum a dit tu sais tu elle a quel âge ma femme tu sais tu j’ai dit que je l’ignorais ce qui est vrai il a dit elle a 92 ans ma femme j’ai dit ah j’aurais pas cru 92! En vrai je lui aurait donné 219 ans c’est pour ça que j’aurais pas cru mais bon ce que je veux dire c’est qu’il lui a pogné la cuisse quand y’a dit ça pis je me suis dit le mien itou va me pogner la cuisse y’arrêtera jamais ça va être super déplacé à 72 ans quand on va s’assoir un sur l’autre à Noël pis qu’on va frencher mais je m’en fous on va frencher on va frencher. Le monde va dire vous frenchez encore ça fait tellement longtemps que vous frenchez pis là on va se remettre à frencher encore plus lalalalalalala par en haut lalalalalala sué côtés prenez des notes les enfants frencher c’est ce qui a de plus nice frencher une tarte à la crème fouettée dans un kiwi c’est encore meilleur, trouvez votre sorte accordez-vous c’est si beauuu l’accordéonnnnnnnnn. Entrez mesdames entrez messieurs, swignez votre compagnie, tu me pognes la main, on se fait un clin d’oeil, le monde capote il dit JE CROYAIS LEURS MEMBRES RAIDES ET NOUÉS, JE CROYAIS QU’ILS NE POUVAIENT PLUS DANSER. Kin toé, mon enfant d’chienne on danse jusqu’au matin, après ça on tombe dans notre lite ben crampés, on regrette un peu parce qu’on a mal au corps, mais on leur a fermé leur grande gueule on est contents. C’est comme ça que j’imagine vieillir, avec toi.

Hier avec les amis j’ai eu des sentiments pis des émotions pis je leur ai avoué que je suis un peu les quatre éléments en même temps, je suis partout, je vois des choses que les autres voient pas, j’ai noté mes amis sur une échelle de plénitude sur 100. Ben ouais soirée typique. Y’avait Mag c’est la plus haute dans l’échelle : 33. Elle a des avoirs, un Ipad, entre autres. Y’en avait une autre, elle était -35. Moi, je suis 12 parce que v’là deux ans j’étais à -84 faque quand tu remontes tu remontes plus vite tu comprends. L’autre a disait ben comment ça -35 !?!?! Là je lui ai expliqué que 100 ça s’atteint pas, c’est l’absolu, c’est le zéro, le huit couché t’sais. CASUAL CONVERSATION ENTRE BUDDIES VOYONS. Je leur ai pas dit, mais je pensais à toi pis dans ma tête j’étais au moins 99, mais si je le disais ça chiait mon invention d’échelle de plénitude, je me suis fait rire juste avant de m’endormir, je me disais que je pourrais t’appeler Michel à partir de maintenant.

IMG_4751

Mon Michel de plénitude.

Belle comme une touille.

Estique que je te trouve belle, genre vraiment cute, des fois quand tu parles je t’installe une clope dans yeule pis du continues à parler comme si de rien était pis t’es cute quand même c’est vraiment rare je voudrais que tu le saches, c’est pour ça que je le fais toujours, t’installer une clope dans bouche pendant que tu parles, pour admirer cette particularité-là que t’as. T’es une sorte de fille-clope avec au moins dix points d’avance sur les autres dans l’échelle fille-clope. Des fois les filles-clopes sont à moins douze dans l’échelle genre les petites comédiennes qui sortent des écoles de théâtre pis qui fument juste pour sortir en même temps que tout le monde se faire dire bravo ou ben parce qu’elles sont «donc ben stressée» d’être maigres ou donc ben maigres d’être stressées je sais pas, mais elles inhalent à moitié dans leurs bouches séchées sué coin à cause du maquillage, trop gossant ces filles-clopes-là. Même affaire quand puff puff give arrêêêêêête de téééééter que j’ai envie de leur dire, mais toi ah toi, quand tu décides de puffer, tu puffes pour vrai, je suis content de ça, tu puffes pas tout le temps, c’est correct aussi, mais quand tu puffes on dirait un beau petit poumon sur deux pattes, rose rose, t’es cute.

Souvent aussi les filles-clopes sont même moins que moins douze, sont genre moins quarante-deux dans l’échelle, ça, c’est pas quand c’est des grosses comédiennes non, c’est des grosses fumeuses que t’as l’impression que c’est à son nombril que tu parles quand tu t’adresses à elle, tu sens son haleine de pasmangémaisbuduvindepuistroisjoursmonchéri sans avoir rien demandé, souvent ces filles-là c’est des «passionnées», elles sont jamais satisfaites, elle te font chier parce que tu te mouches dans des Kleenex, mais à elles seules elles scrappent la couche d’ozone avec leur café-clope à journée longue, y’en ont d’l’air d’une clope ces filles-là, deux belles cigarettes au lieu des jambes, leurs tits bras c’est des tits mégots tu checkeras bien, souvent y’ont un bout de cheveux de brûlé, les cheveux longs, foncés, elles prennent un accent qui existe pas pour que tu leur demande d’où elles viennent, elles répondent généralement quelque chose de flou «parce qu’on est pas déterminé par là d’où on vient, mais par nos actions», tu sauras.

Dans les autres sortes de filles-clopes ben y’a aussi celle qui s’est jamais mise à fumer pour de vrai, juste un peu plus quand était mettons en peine d’amour ou juste un peu plus quand mettons elle habitait avec des colocs qui fumaient, mais cette fille-clop-là est genre zéro sur l’échelle, elle me quête toujours des clops dans les soirées, mais je m’en fous. Toujours en couple avec quelqu’un qui fume pas, cette fille-là c’est souvent la blonde d’un-e de mes bon-ne-s ami-e-s. Cet ou cette même ami-e à qui elle demande la permission visuelle avant de se prendre une puff sur ma clop. Cette fille-là sait généralement pas qu’une puff c’est trois taffs, mais je lui dis jamais alors je m’en sors avec seulement deux-trois taffs de moins sur ma clop parce qu’elle ose pas demander plus que deux fois et la troisième que je lui offre, c’est généralement juste si j’suis saoul parce que je sais qu’anyway m’a m’en allumer une autre. Bon, je dis «permission visuelle», c’est vrai oui et non parce que si la personne à qui elle demande la permission visuelle lui accorde pas cette permission visuelle, cette fille-clope-là se trouve vraiment cool de dire «m’en fous» avec un beau sourire, les doigts déjà sur ma clope. Aussi, cette fille-clope-là c’est un peu une permission que je lui donne dans ma tête de tirer des puffs sur ma clope parce que si elle a déjà sorti avec quelqu’un que j’dédaigne, c’est bébé je le sais, mais je la laisse pas fumer sur ma clope, je lui en offre une complète souvent c’est tant mieux parce qu’elle en veut pas une complète faque je suis tranquille pour jusqu’à temps qu’elle en veuille une complète plus tard dans la soirée, c’est ça, la simplicité volontaire, je pense. Juste dire que toi, ah toi, t’as tes propres clopes, ça aussi ça fait que je suis content, même si ça me fait plaisir de t’en filer parce que tu reviens de ta fin de semaine chez tes parents faque t’as fini ton paquet le jeudi au bar. Ça, c’est quand je te compare en termes de clopes aux autres filles. Imagine-toi, ça fait ça tout le reste du temps avec plein d’autres sortes d’affaires. Je te trouve belle aussi quand tu dis allô d’une certaine manière pis bye aussi ah oui quand tu dis bye en disant baille baille tu fais le geste aussi c’est vraiment cute personne fait ça bravo. J’t’anné du love comme thématique, les clopes ça vaut mieux pour parler de toi.

JTanné du love comme thématique

J’t’inhale.

Ce qu’on se dit quand on dort.

J’aimerais ça savoir ce qu’on se dit quand on dort, peut-être qu’on se dit tout ce qu’on ose pas se dire quand on est réveillé, peut-être qu’on se dit nos cinq mille vérités, mais des vérités avec le sourire, genre que tes portes d’armoires je pense que t’es attardé mental, t’es pas capable de les fermer au complet, peut-être que je te dis t’es con pourquoi je t’aime hen pourquoi t’es con et que tu me réponds t’es paspire conne toi-même dans le genre con m’en va te dire viens colle-toi plus j’ai froid, viens ici ma petite chaufrette et là je réponds hhffuufmmmfff parce que tu me bouges. J’aimerais ça savoir ce que se disent nos subconscients quand on fait dodo, on sait toujours le lendemain qu’on s’est parlés pendant la nuit, on a comme un espèce de feeling de conversation, mais on se souvient jamais réellement de ce qu’on s’est dit, endormis un à côté de l’autre, la cuisse qui se touche parce que dormir collés par bouts c’est impossible, mais on veut quand même toujours se toucher un peu qu’esssssssssssssst-ce que tu veux hen onétouspareils.

Je te dirais, du bout de la bouche, les yeux fermés sur des images qui se fondent les unes dans les autres :

–       J’ai peur de la suite, je veux dire la suite des choses, mon coeur. T’embrasses bien, j’embrasse bien on embrassait bien avant de se connaître on n’a rien à voir avec l’embrassage bien de l’autre faque on oublie ça c’est pas un point commun. On a le même genre d’amis pis nos amis qui sont pas notre genre se ressemblent chacun de leur bord, genre ta best du secondaire fitterait avec  mon best à moi du secondaire ok ça on le catche, mais la suite, vraiment, genre que j’aie plus jamais ma propre chambre, que t’aies plus jamais ta propre chambre mettons trouver de la déco ensemble ayoye je sais pas, déménager ensemble, vraiment? Partager de la vaisselle, c’est qui qui choisit quoi rendu là c’est dur à dire, j’ai peur que tu ramollisses quand on va être dans la même maison j’ai peur que tu sois plus un homme, mon homme je veux dire que tu te caches derrières mes propres désirs je voudrais jamais que tu te caches derrières mes propres désirs on le sait tous les deux qu’ils sont grands ces propres désirs, t’es pas petit non plus je voudrais pas que tu rapetisses tu comprends? Ça fait tellement longtemps que les deux on travaille fort pour mettons se bâtir une grosse bibliothèque chacun de notre bord, j’ai peur d’arrêter de lire si je nous donne une chance. Arrêter de lire parce que t’es toujours là, ça me terrorise. Je lisais un livre par semaine avant de te rencontrer, je sais que toi too, au moins un. T’as pas peur toi, d’arrêter de lire si on déménage ensemble? Dans un sens j’imagine notre maison comme un petit nid, vraiment douillet, à deux on a genre mille oreillers, ça marcherait. Je pense qu’on ferait le choix d’avoir des tasses dépareillées, pas à choisir lequel on choisit entre mon kit de tasses pis le tiens. À mesure qu’on habiterait ensemble, on finirait par catcher que l’autre en a une préférée, une tasse, genre toi je suis sûre que ce serait celle avec la petite fille à la plage dessus, avoue. Tka, sans se le dire on prendrait pas la tasse de l’autre jour après jour après jour, sauf si mettons on avait de la visite pis que je voulais pas que la visite prenne ta tasse par respect, mettons qu’il resterait juste ta tasse pour sacrer du café dedans, et que tu serais pas là ben je la garderais pour moi, ta tasse, parce que je sais que si t’arrivais à l’improviste ben t’aimerais mieux ME voir boire dedans que mettons Martin avec qui je suis sortie deux mois en secondaire 5. Martin tu t’en fous de lui, c’est un exemple de comment j’imagine le respect, dans notre maison, parce qu’on est deux estiks de toqués. Dans un autre sens, ça fitte trop pas notre stock mélangé, j’ai un divan lit pis toi un futon, woh, ça va faire la visite. Non sérieux, t’aimes les posters pis moi je crisse tout dans des cadres, ça peut pas fonctionner, la gomette no way pour moi, mais tu vois ça c’est moi, c’est pas toi, je les aime, tes désirs (surtout quand je suis dedans hihihoho), je sacrifierais jamais tes désirs pour les miens. Après ça c’est surtout que ça va être tellement chiant déménager quand je vais me rendre compte que t’es pas The One tu comprends.

– Je sais pas les raisons qui font qu’on habite avec quelqu’un, c’est ma première fois, tu le sais. Y’a une nouvelle fille à ma job, elle me veut parce que je la regarde pas. Est vraiment smatt, des fois je me dis que peut-être dans deux ans, mettons qu’on se chicane, ça se peut que je couche avec elle, je me dis juste ça, deux ans, parce que je trouve ça bizarre qu’en ce moment j’en aie pas envie.

– C’est drôle que tu dises ça, des fois je trouve ça tellement weird de me dire que t’es le dernier que je vais embrasser dans ma vie, pis j’ai envie d’embrasser du monde, juste pour le regretter, ou pas le regretter, dans ce cas-là je me dirais que j’ai bien fait d’embrasser d’autre monde que toi, ah je sais pas.

– Haha, t’oublies toujours tes rendez-vous, mais tu prends le temps de penser à ça.

– J’ai embrassé mon ex trois jours après t’avoir rencontré.

– Ça t’a fait quoi?

– Rien je pense, après ça je t’ai texté pour te dire bonne nuit.

– T’es cute.

– C’est important habiter avec quelqu’un, je pense, mais je sais pas trop pourquoi. C’est pas que j’ai pas envie de toi en ce moment pourtant, je te jure, pis quand je dis envie de toi je parle pas juste de ton zouizeau évidemment t’sais, que ce soit dit là j’te veux corzéâme, si tu pouvais rentrer dans moi pis rester là, je te laisserais rentrer dans moi, j’irais faire mon oral à l’école avec toi dans moi ça se passerait full bien je t’entendrais sourire à l’intérieur ça me gonflerait de confiance en moi, je gagnerais des débats, je deviendrais sans doute sénatrice si tu pouvais rentrer en dedans de moi tu comprends, mais je sais pas si je te veux dans moi tout le temps, qui qui sait ça! Mettons à ma cabane à sucre on tappe la trail jusqu’à un endroit bien précis depuis tellement longtemps. C’est comme si j’arrivais pis que je disais : «Ok on change ça, j’t’année de faire la même run année après année, les gars, embarquez sur vos 4-roues, la trail se rend en ville c’t’année. Yéééééé. On sait comme pas si elle va finir à’ même place, peut-être même qu’on va tomber dans le ruisseau, mais come on! Faites-moi confiance, ça va être le fun!»

– En ce moment je rêve que j’ai des petits souliers rouges et je les regarde et tu me complimentes sur mes petits souliers rouges, ils font clak clak quand je marche on trouve ça full hot. Je fais aller mes pieds full vite.

– Estik que tes rêves sont cutes, moi je rêve que mon appart se fait défoncer.

– Pense à mes souliers rouges.

– Peut-être qu’il faut que je combatte les cambrioleurs pour après ça pouvoir venir m’apaiser à côté de toi et rire de tes beaux petits souliers rouges. Comment on sait toutes les étapes vers la plénitude, en même temps je l’atteindrais pis je chialerais sûrement que c’est plate. Si tu veux, on peut tapper la trail vers la ville ensemble.

– Je sais pas si je veux vraiment embarquer sur ton 4-roues, je sais pas si c’est le monde entier qui m’envoie comme message que j’ai besoin d’être avec quelqu’un parce que c’est toujours des paires de billets qu’on peut gagner à la radio ou si c’est moi qui me rappelle sur une base quotidienne à quel point je veux embarquer sur ton 4-roues. Je sais rien.

– C’est correct, c’est pas grave. Je suis vraiment fatiguée, faudrait que je me concentre pour les voleurs, on pourra en reparler la nuit prochaine.

–  Oui hen, moi too, ok dodo.

– Oui, dodo. Je t’aime t’sais.

– Pour vrai je t’aime full, ça, je le sais. Pour combien de temps, ça, je sais pas.

– Oh boy moi non plus.

Ce qu'on se dit quand on dort

Un moment donné Phil m’avait demandé : «Pourquoi ça fonctionne pu, les gars pis les filles, hen?» J’avais répondu : «Parce qu’on n’est pu honnêtes».

Photo : Christian Quezada